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samedi 5 janvier 2013

PAGE 252 : NOUS SOMMES VENUS NOUS PROSTERNER

DIMANCHE 6 JANVIER 2013
 
ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR
 
 
"Gloire à Dieu chantent les anges et Paix sur terre aux hommes  qu'Il aime" C'est en effet par amour que le Père envoie le Fils et que le Fils consent ; cette liturgie céleste des anges autour du Nouveau-né et dans la campagne environnante, n'a rien de surprenant et la nouvelle se répercute, de bouche à oreille.  Si cette liturgie n'a rien d'étonnant, la nouvelle qui parvient aux oreilles du monarque est nettement dérangeante. Le Grand Roi , du moins celui qui se croit grand, craint déjà ce Petit Roi qui vient de naître, ne risque-t-il pas de le détrôner ? Hérode est déstabilisé et l'arrivée des Sages ou Mages ne peut que rajouter des questions à ses propres questions.
 
Ne raillons pas trop vite ce pauvre Roi mais observons nos propres réactions, souvent non dites d'ailleurs, quand la nouveauté nous bouscule . Ici c'est un jeune collègue fraîchement sorti d'une grande École qui arrive avec un nouveau savoir ... là, c'est enseignant qui cherche à faire accepter une autre pédagogie, ailleurs, c'est un ouvrier spécialisé nouvellement diplômé qui aimerait introduire de nouvelles méthodes de travail etc et nous sommes inquiets, nous regardons ces nouveautés avec hostilité parce que nous nous sentons menacés. Le mieux, le juste, le vrai ne serait-il pas d'accueillir et de partager les compétences, chacun ayant quelque chose à apprendre ??? L'autre ne peut pas être plus dangereux que moi-même puisqu'il est un frère en puissance. Hérode, mon frère, de quoi, de qui as-tu peur ?
 
Seigneur élargis nos coeurs, rends-nous accueillants les uns aux autres, persuadés qu'aucun de nous ne détient un savoir immuable et complet, que nous sommes appelés à marcher ensemble recevant et donnant tour à tour ce que tu nous permets de partager.
 
"Qui marche avec le Christ n'aura plus jamais peur.
En lui naîtra la paix de Dieu-Emmanuel"
Scouarnec


 
Jésus étant né à Bethléem de Judée, 
au temps du roi Hérode,
voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem 2
et demandèrent:
" Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
 Nous avons vu son astre à l'Orient
 

et nous sommes venus lui rendre hommage. "
A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
et s'enquit auprès d'eux du lieu où le Messie devait naître.
 
 
" A Bethléem de Judée, lui dirent-ils,
car c'est ce qui est écrit par le prophète:
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n'es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda:
car c'est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple. "
 

Alors Hérode fit appeler secrètement les mages,
se fit préciser par eux  l'époque à laquelle l'astre apparaissait, 
et les envoya à Bethléem en disant:
 
"Secrètement"!
 

"Car il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne finisse par être connu et ne vienne au grand jour." (Luc  8) dira Jésus un jour !
 
Certes la discrétion est une excellente vertu mais le "secrètement" d'Hérode est d'un ordre différent et il est des discrétions qui cachent des intentions bien peu louables et avouables . L'intention d'Hérode est entièrement tournée vers sa propre protection, il craint de perdre son Siège et fomente déjà une action meurtrière qui, pense-t-il, sauvegardera sa liberté. La question, la bonne question qu'il devrait se poser à ce stade la voici :" Être libre qu'est ce que cela veut dire dans une vie d'homme" C'est aussi celle que nous pouvons nous poser . Comment peut-on avoir le coeur en paix et donc libre quand on cherche à nuire ostensiblement ou secrètement à son frère ? Quand, pour avoir les coudées franches on sape sa réputation, son travail, jusqu'à l'exclure voire, le faire disparaître ?




" Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant;
et, quand vous l'aurez trouvé,
avertissez-moi pour que, moi aussi,
j'aille lui rendre hommage. " 
 
Ô perfidie ! Est-il possible de cacher ses désirs meurtriers sous une intention généreuse ? Est-il possible de déguiser ses intentions au point de dire le contraire de sa pensée ? D'afficher un large sourire et de planter un fer de lance dans le dos de son frère quand celui-ci poursuit simplement sa route ?
 
A des degrés divers et variés, souvent bien raffinés, notre humanité véhicule ses Hérodes- caméléons qui blessent et tuent et traînent leur vie alors qu'ils pensaient trouver la liberté . La liberté se nourrit de droiture, de vérité, de simplicité .... Comment être libre lorsque les mains sont salies par mille et une actions dévoyées et ... secrètes ?
 
"Car il n'y a rien de caché qui ne soit manifesté, ni rien de secret qui ne finisse par être connu et ne vienne au grand jour." (Luc 8)
 
Il est bon de garder ce verset en mémoire, non pour nous écraser mais pour garder la paix :" Gloire à Dieu au plus haut des cieux et Paix sur la terre aux hommes qu'Il aime!"
 

 Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route;


et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à l'Orient,
avançait devant eux jusqu'à ce qu'il vînt s'arrêter
au-dessus de l'endroit où était l'enfant. 
 
S'il nous arrive de connaître la nuit de la foi c'est que Dieu nourrit un dessein particulier. Nos voyageurs, dans leur nuit, sont conduits à se renseigner. Leur démarche loyale permettra de déjouer le plan du Roi Hérode. Après cette étape, utile pour le Petit Roi, l'astre brille de nouveau et reprend la tête du cortège.

Si nous marchons dans la nuit de la foi, gardons courage et confiance, (pensons à M.Térèsa notamment) derrière cette nuit Dieu notre Père, prépare du neuf, à son heure, l'aurore se lèvera et notre vie sera illuminée. Restons patients, Dieu n'abandonne jamais ses enfants.
 
A la vue de l'astre,
 ils éprouvèrent une très grande joie.


Entrant dans la maison,
ils virent l'enfant avec Marie, sa mère,
et, se prosternant, ils lui rendirent hommage;
ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent
de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 
 
Les offrandes des mages annoncent qu’ils adorent un roi, un Dieu qui est destiné à mourir.
 
Nous ignorons beaucoup de choses sur ces mages orientaux venus trouver le roi des Juifs… sauf qu’ils voyageaient avec des coffrets d’or, d’encens et de myrrhe pour les offrir au nouveau-né. Traditionnellement, ces cadeaux désignent déjà le mystère de ce petit enfant : l’or parce qu’il est Dieu, l’encens car il est prêtre et la myrrhe puisqu’il est vrai homme.
 
Qu’offrir à Dieu qu’il ne nous ait déjà donné ? Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul évoque la grâce que Dieu lui a lui-même donnée, grâce que l’Apôtre s’empresse de partager avec les jeunes communautés. Quelle est cette grâce ? La connaissance du mystère du Christ ! Était-ce la même grâce qu’avaient reçue les mages ? Est-ce la même grâce qui nous pousse à nous rassembler aujourd’hui pour célébrer en Église cette fête de l’Épiphanie ? Le Christ se révèle, il nous faut accueillir son mystère, savoir le partager, le creuser et l’approfondir. Sa grâce se donne à connaître dans la solitude et dans une communauté, dans les engagements professionnels et dans la vie familiale, dans le service pastoral et dans la prière, dans la foi et dans les doutes, dans notre vie d’aujourd’hui comme jadis dans une crèche… S’il nous est arrivé de recevoir cette grâce, d’avoir saisi dans l’Esprit le dessein de salut que le Père a pour toute la création, alors nous aurons compris combien il est urgent d’annoncer l’Évangile. Puissions- nous aujourd’hui, devant la fresque de l’adoration des mages, renouveler notre engagement pour l’annonce de la Bonne Nouvelle. N’oublions pas :
 
« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau… »
(Mt 5, 15).


 Puis, divinement avertis en songe
de ne pas retourner auprès d'Hérode,
ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.
 
La conclusion de ce passage d'évangile révèle bien que toute nuit a un sens, que la lumière brillera de nouveau, à l'heure du Seigneur. Dès lors, cultivons la confiance dans notre jardin intérieur : le Père ne nous manquera jamais.

 
(Matthieu  2)

l'Ermite

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