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vendredi 28 décembre 2012

PAGE 251 : ...A LES ECOUTER ET LES INTERROGER

DIMANCHE 30 DÉCEMBRE 2012
 
FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE
 

 Chaque année,
les parents de Jésus
 allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.

 
Quand il eut douze ans,
comme ils y étaient montés suivant la coutume de la fête
et qu'à la fin des jours de fête ils s'en retournaient,
 le jeune Jésus resta à Jérusalem
sans que ses parents s'en aperçoivent.
Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem en le cherchant.
 
Peut-être pouvons-nous nous interroger ici, sur notre propre comportement, quand Jésus semble loin. Est-ce Jésus qui est loin ou s'est éloigné ou bien ne serait-ce pas plutôt que notre esprit est embourbé dans toutes sortes de préoccupations qui nous embrouillent et nous éloignent de Jésus ? Penser que Jésus s'éloigne de nous c'est Le considérer comme un simple humain aux prises avec toutes sortes de passions contradictoires qui enferment et replient sur soi. Jésus ne peut connaître ces soubresauts de la nature, s'Il  épouse notre nature humaine il est bien précisé "hormis le péché" par conséquent, hormis toutes ces velléités de calculs et de considérations humaines. Dès lors, soyons absolument sûrs que jamais, Jésus ne s'éloignera de nous mais c'est bien nous qui nous rendons absents submergés par toutes sortes de préoccupations que nous nous fabriquons au lieu de nous abandonner à son amour.
 
"Quand les montagnes s'éloigneraient
et que les collines seraient branlantes,
mon amour loin de toi jamais ne s'écartera
et mon alliance de paix jamais ne sera branlante,
dit celui qui te manifeste sa tendresse, le Seigneur."
 
(Isaïe  54, 10 )

 

C'est au bout de trois jours
qu'ils le retrouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des maîtres,
à les écouter et les interroger.
Tous ceux qui l'entendaient
 s'extasiaient sur l'intelligence de ses réponses.
 
Jésus, pourtant rempli de la Sagesse même de Dieu puisqu'Il est Dieu, écoute et interroge les maîtres de la loi ! Jésus se met à l'école de notre humanité et ne manque pas de clarifier, redresser puisque ces "maîtres"s'extasient sur l'intelligence de ses réponses.
 
Jésus nous apprend ici à écouter et à poser les bonnes questions qui peuvent enrichir notre intelligence et éclairer notre route. Nous  ne sommes pas madame ou monsieur "je-sais-tout", chaque nouvelle rencontre est l'occasion de découvrir, d'approfondir, d'accueillir de nouvelles données qui nous permettent de grandir en humanité et dans la foi. De toute rencontre, qu'il s'agisse d'une personne cultivée ou d'un enfant, nous pouvons sortir meilleur avec, dans l'esprit, matière à réflexion. Pour cela, nous devons être simplement ce que nous sommes vraiment, à savoir : des personnes en marche qui n'arriveront qu'à l'heure du Seigneur, quand notre vie pourra s'épanouir en Lui !
 

 
En le voyant, ils furent frappés d'étonnement et sa mère lui dit :  
" Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ?
 Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. "
 Il leur dit:
 " Pourquoi donc me cherchiez-vous ?
Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père ? "
 
Nous sommes ici au coeur de ce grand mystère : Jésus est plus que l'Enfant confié par le Père à Marie et Joseph et, ceux-ci ont  un "avant-goût" si j'ose dire, de cet enfant qui leur est confié mais qui a une mission bien spécifique qui dépasse tout entendement. Marie et Joseph expérimentent  de façon tangible qu'ils doivent accompagner cet enfant jusqu'à l'heure du Père. Sans doute avaient-ils compris quelque chose de leur mission mais ce n'est que jour après jour qu'ils en perçoivent la profondeur et ce qui les "met à distance" de Sa mission. Ceci révèle également la grandeur de la vocation des parents en général, très bien exprimée par Khalil Gibran :
 
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous,

ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour
mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,

que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,

mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini,

et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.
Khalil Gibran, Le prophète

Si l'Église nous offre ce passage d'évangile le jour choisi pour célébrer la "Sainte Famille", n'est-ce pas aussi pour inviter parents et éducateurs à savoir garder la distance qui convient avec l'enfant qui leur est confié. Chaque génération est là pour permettre aux plus jeunes de devenir, non pour leur imposer quoique ce soit. Chaque enfant est appelé à une mission et les adultes doivent leur permettre de la découvrir et de la mener à bien.

C'est encore Khalil Gibran qui écrivait , justement à propos des enfants :

"Ces enfants, écoute-les, respecte-les, aime-les,
aide-les,à se prendre eux-mêmes en charge.
Ils te regardent vivre, que tu le veuilles ou non
tu as une responsabilité vis-à-vis d'eux.
Si tu ralentis, ils s'arrêtent,
Si tu critiques, ils démolissent,
Si tu doutes, ils désespèrent,
Si tu marches devant, ils dépasseront,
Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau,
Et, si tu pries, alors ils seront des saints."
Prions vraiment pour les parents et les éducateurs afin qu'ils soient à la hauteur de la responsabilité qui leur incombe. Qu'ils montrent une route, mais qu'ils ne se croient pas être cette seule route ! Qu'ils soient des éveilleurs qui ouvrent des perspectives sans jamais fermer l'issue ! ...
 
 
Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
 
Jésus ne se perd pas en explications inutiles, "son heure n'est pas encore venue", aussi jeune qu'Il est ,Jésus éveille, ouvre des perspectives, prépare ses parents à des bouleversements ce que laisse entendre ce verset :
 
" et sa mère retenait tous ces événements dans son coeur"
 
viendront ces heures délicates où Marie sera placée devant des questionnements mais Marie fera toujours confiance puisque nous la trouverons "debout, au pied de la croix" de ce Fils tant aimé. Quand nous ne comprenons pas il nous reste la confiance, c'est-à-dire la foi en ce Dieu qui est Père et qui ne manquera jamais. La route peut s'obscurcir parfois, mais au bout du tunnel soyons-en certains, la lumière se lèvera et alors, nous comprendrons et nous dirons MERCI à Celui qui n'a pas lâché notre main dans la tourmente.
 

Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth ;
 il leur était soumis;
et sa mère retenait tous ces événements dans son coeur.
 Jésus progressait en sagesse et en taille,
et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes.

  
(Luc  2)

l'Ermite

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