PAIX A CETTE MAISON ! PAIX A CHAQUE VISITEUR !

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dimanche 27 avril 2008

Page 11 LA BERGERIE AU PRINTEMPS

.....de l'art plastique à la peinture en bâtiment !
Tout est dans le regard que nous portons sur les êtres
et sur les choses !
"L'essentiel est invisible pour les yeux"
faisait dire St Exupéry au petit Prince !
... de la percussion au jardinage, seul l'instrument change et la musique, bien sûr ! Comme Véronique, son épouse, Georges a plus d'une corde à son arc !
Nos deux amis, bénévoles à la Bergerie, sont heureux de partager, chaque se-maine, leurs compétences avec les hôtes de ce lieu de vie. C'est un grand moment de joie, d'échange, de prière aussi. En effet, ce jour-là, nous prions ensemble le chapelet et faisons mémoire de tous les frères dont la photo figure sur la croix de l'Oratoire, et des autres aussi, évidemment ! Cet un moment d'intense communion.
Et qu'en pense notre frère accueilli ces jours-ci ? Vous le saurez, dans le courant de la semaine. La "rédaction" n'est pas en grève, seulement un peu plus occupée qu'à l'ordinaire, un peu plus dérangée aussi ! Il est bon qu'il en soit ainsi !



A bientôt !

samedi 19 avril 2008

Page 10 BIENHEUREUX LES DOUX .

Oui, Bienheureux les doux,
Bienheureux les affamés et assoiffés...
Bienheureux ceux qui reconnaissent Ta voix Seigneur, sur le chemin, souvent difficile qui est le leur !
Bienheureux le frère qui accepte la main tendue et
bienheureux celui qui tend la main, ( je pense aux membres des Associations, à ce prêtre qui a su entendre et reconnaitre la souffrance, qui a su écouter, accompagner, et continue de le faire...)
Bienheureux celui qui se relève doucement et accepte de regarder devant

L. est de ceux-là ! Tellement gentil, tellement sensible qu'il sent plus que d'autres les épines qui déchirent et font saigner ! Quel beau séjour ce frère a-t-il effectué parmi nous ! Quelle dignité ! Quelle loyauté !
Seigneur je te remercie pour ce frère, humble, simple, fraternel, actif ! Il a su participer, planter des clous ici, transplanter une fleur ailleurs avec soin en transmettant son savoir - faire et ses connaissances. Il a su rire, s'intéresser à tout : la pêche, les jeux de société, le djumbé, - guidé par un professionnel de la percussion ,- la visite d'un Château, heureux d'avoir pris un goûter avec la Chatelaine, dans son Château...

Tout en douceur, notre frère a su goûter, au quotidien, les joies saines et simples, d'une vie saine dans un printemps où la nature aussi se réveille.

L. nous quitte plus solide semble-t-il, il tient Ta main, Tu lui tiens la main, garde-le Seigneur, sur la route qui sera la sienne désormais. Merci d'écarter les pierres jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour les enjamber de lui-même. Merci de ce que tu vas faire pour lui, avec lui.
Merci petit frère pour ta simplicité, pour la foi partagée, toujours à ton initiative, pour ta discrète présence. Bonne Route, et, surtout, ne lâche pas la main du Seigneur qui s'offre à toi, par tes accompagnateurs ! Que le Seigneur te garde !

Un aperçu de ce qui nous attend la semaine prochaine ...

lundi 14 avril 2008

Page 9 PARTAGE suite et fin

PARTAGE :
Dieu le Père peut-il dire non à Celle qui Lui a dit oui ?
Je terminai le témoignage de la semaine dernière sur cette question. La réponse est évidente ; pourtant, il peut nous arriver de penser : » je prie et le Seigneur n’entend pas », ceci, parce que les choses ne se déroulent pas exactement comme nous les avons exprimées dans notre prière.

Voici quelques semaines, j’avais un échange spirituel avec une amie. En parlant de nos prières de demandes, j’ai pris conscience, plus profondément, d’un évènement passé où la réponse fut bien différente de mon attente, et, cependant, plus adaptée et tellement plus respectueuse de ce qui m’habite !
Des amis, initiateurs d’une Association, m’avaient promis « une maison » pour la réalisation d’un projet qui occupe mes pensées depuis bien longtemps. Les choses tardaient pas mal, et, lorsque les premières démarches notariales – elles aussi ont traîné, traîné, j’en ai compris la raison plus tard – furent accomplies, un médecin, ami, et vice - Président de cette Association, est venu me souffler, de façon inattendue et sans commentaire : « Renseignez-vous pour savoir si la maison n’est pas hypothéquée !" Venant de cette personne, la remarque me surprit, je n’ai pas répondu, j’ai ouvert l’œil, l’ouïe… j’ai observé et j’ai surtout prié ! Je souhaitais tellement cette maison ! A la prière j’ai joint le geste de confiance en Marie, je suis allée, discrètement, poser des médailles de la rue du bac, en sentinelles, tout autour de la maison et à l’intérieur ; j’avais au préalable, demandé les clefs, pour revoir la disposition des pièces et déposer des médailles à l'intérieur. Je ne m'en étais pas cachée, en réaction, j'obtins un sourire gêné, accompagné de quelques questions, vite contournées.
Cette année-là, j’ai été informée de l’Assemblée Générale de cette Association, je n’ai pas été invitée. Le jour de la réunion, avec un peu de retard, - je rentrai de Paris - je m’interrogeais sur ce qu’il était bon de décider. Une motion intérieure m’a fait franchir la côte qui menait à la salle de réunion, je suis rentrée le plus discrètement possible, pour entendre, à cet instant précis, l’annonce de l’hypothèque de la maison.
Ce que je vivais depuis plusieurs mois me posait bien des questions, je n’ai pas cherché la polémique. nul ne m’a parlé de l’évènement. Il n’a plus été question de notaire, les masques tombaient d’eux-mêmes, j’ai poursuivi ma recherche autrement ! Je me savais dans la main du Seigneur, j’étais dans la confiance.

Il y a quelques semaines seulement , je prenais conscience que « ma sentinelle-Marie » avait parfaitement répondu à ma prière. Certes, je l’espérais cette maison, ô combien, mais Marie la "savait minée » en quelque sorte, Marie connaissait aussi le contexte malsain, il eut été difficile de collaborer avec mes donateurs potentiels.. Marie a vu plus loin, plus grand, plus complet aussi.
Cette prise de conscience fut et demeure un émerveillement, une force aussi pour mieux percevoir les réponses à nos prières d’enfants gâtés parfois.
Si un jeune enfant demande un couteau à ses parents, (un scorpion dit l'évangile) ceux-ci vont-ils le lui donner ? Marie se comporte avec nous comme une maman avec ses enfants.

Marie répond par ce qui est le meilleur!

mercredi 9 avril 2008

Page 8 PARTAGE

J’ai la grâce de prier l’office des lectures chaque jour, cet office, que nos frères et soeurs, moines et moniales célèbrent au milieu de la nuit ou au lever du jour. C’est au lever du jour que je le prie. J’ai été très touchée cette semaine, par un passage de" l’apologie de St Justin", je vous le livre.

"Personne n'est capable d'attribuer un Nom au Dieu qui est au-dessus de toute parole, et si quelqu'un ose prétendre qu'il en a un, il est atteint d'une folie mortelle.Ces mots : Père, Dieu, Créateur, Seigneur et Maître ne sont pas des noms mais des appellations motivées par ses bienfaits et par ses oeuvres. Le mot Dieu n'est pas un Nom, mais une approximation, naturelle à l'homme, pour désigner une chose inexplicable.
St Justin
A ce paragraphe, fait écho, en moi, ce merveilleux poème attribué à St Grégoire de Nazianze. Je l’avais découvert au tout début de ma vie deconsacrée, il nourrissait ma prière et me donnait beaucoup de joie intérieure. Je vous livre la seule partie qui reprend le thème de l’Apologie.
O Toi l’au-delà de tout,
N’est-ce pas tout ce qu’on peut chanter de Toi ?
Quelle hymne peut Te dire, quel langage ?
Aucun mot ne t’exprime.
A quoi l’esprit s’attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.
Seul, Tu es indicible,
Car tout ce qui se dit est sorti de Toi……
Tu as tous les noms, et comment Te nommerai-je
Toi le seul qu’on ne peut nommer ?
Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
Qui couvrent le ciel lui-même ?
Prends pitié,
O Toi, l’au-delà de tout,
N’est-ce pas tout ce qu’on peut chanter de Toi ?
Grégoire de Nazianze

Le nom, nous le savons, est sensé définir la personne, nous comprenons, dès lors, qu’aucun nom ne puisse dire qui est Celui qui préside à la création tout entière. Nous utilisons les mots qui nous paraissent le mieux rendre compte de qui Il est mais Il est au-delà de nos concepts . Le NOM de PERE, est, sans doute, celui qui lui convient le mieux : n'est-ce pas Celui que le Christ nous révèle en bien des circonstances, et, notamment quand Il nous apprend à prier ?
" Quand vous priez, dites : Notre PERE, qui es aux cieux,
que Ton Nom soit sanctifié
que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous, aujourd'hui, notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumts pas à la tentation,
mais délivre-nous du tentateur.
Matthieu 6,9
LE SEUL QU’ON NE PEUT NOMMER O, TOI, L’AU-DELA DE TOUT !

lundi 7 avril 2008

Page 7 LA PAQUES D'UN SAINT RELIGIEUX et PRETRE

TEMOIGNAGE :

« Le P.LEFRANC s’est éteint » c’est par ces mots qu’une religieuse de la Maison de Retraite où il séjournait depuis dix mois, m’a fait part de « son passage sur l’autre rive ». Quand il a été conduit dans cette Maison médicalisée, il m’a écrit textuellement :

Cantaous, jeudi 24 mai 2007.

Oui, Tout est grâce de miséricord
Le Dieu de tendresse soit loué !
Je suis en Maison de Retraite ;
le lit gardé, chaque nuit, par deux barrières !
Confié très fort à ta …à votre prière par Notre Dame.
Je t’embrasse de tout cœur, dans le Seigneur
Henri L. m.i.c.

Le P.Lefranc a tout donné, quand je l’ai rencontré pour la dernière fois en août 2007, il était devenu dépendant mais il restait pleinement présent. Ce cher Père me rappelait notre première rencontre, et continuait de s’intéresser à tout ce qui faisait ma vie. Nous avons passé plusieurs heures ensemble, je ne comprenais pas tout, tant il était affaibli et je le regrettais vraiment.. Il avait 92 ans et toujours ce regard de feu, cette ardeur apostolique, cette joie intérieure qui transparait sur son visage. Du Père accompagnateur, il est devenu, l’ami, le frère, il m’avait proposé de l’appeler par son prénom, je n’ai jamais cédé à cette éventualité, pour moi, il restait l’éclaireur, j’avais, pour lui, un immense respect, une incomparable admiration, ceci ne diminuait en rien ni la confiance, ni la proximité, ni l’affection devenue fraternelle.

Toi seul Tu es.
Je ne suis que devant Toi.
Ma vocation est de Te regarder dans les choses,
de devenir Ton Regard dans les choses.
Tous les attentifs sont mes maîtres et mes frères,
qui m’enseignent à voir une parole cachée.
Entrer dans la communion des attentifs
Ils sont lents et fulgurants, attentifs et paisibles.
Pierre Emmanuel
Le Père Henri LEFRANC était de cette veine : un homme de feu. Nous nous sommes rencontrés, à Lourdes. J’avais 19/20 ans ! Sa flamme, son regard, sa poignée de main, son sourire paisible m’ont saisie dès notre première rencontre. Seule, son entrée à LA MAISON du PERE, le jour de la fête de la Miséricorde, (un clin d’œil du Seigneur), interrompt cette fidélité réciproque. Est-ce qu’elle l’interrompt d’ailleurs ? Je l’affirme avec conviction, rien ne peut l’interrompre, je sais qu’il reste et restera ce reflet de la lumière de Dieu dans ma vie et qu’il continuera à m’attirer vers les cimes qu’il chérissait tant ! Il était un amoureux de la montagne, au propre et au figuré, un buisson ardent ! Je tiens à rendre hommage à ce religieux, hors du commun : ce fou de Dieu, ce cœur brûlant qui, dans son humilité, ne cessait d’en appeler à la Miséricorde du Seigneur.
Je peux partager certains moments forts aujourd’hui, et je suis certaine qu’il se penche par un hublot du ciel, avec ce sourire d’enfant débordant d’amour, ce regard plein de gentille malice pour me dire :
« tu en profites, tu sais que je ne peux te reprendre, je ne peux qu’adorer maintenant, tais-toi, tais-toi ! »
Je ne me serai jamais permis de partager cela alors qu’il marchait encore sur la route des hommes, par discrétion, par respect aussi, pour ne pas lui nuire. Tant d’interprétations peuvent détruire la beauté d’un cœur tout à Dieu.

Je vous partagerai quatre faits concrets qui révèlent la grandeur de son âme :
- C’était encore l’époque des « confessionnaux placards », je revenais d’un camp où j’avais fait des excès à bicyclette, je souffrais des genoux. Je lui ai demandé le sacrement du pardon, ( pas pour les genoux, évidemment) cela se passait dans un petit bureau de la basilique du Rosaire, où il assurait une permanence, bureau fermé, ou ouvert comme on veut, par une grande porte entièrement vitrée. Il ne pouvait, sans choquer, entendre ma confession en dehors du « placard ». Il m’a installée à la place du ministre du sacrement pour m’éviter l’agenouillement prolongé, et s’est agenouillé à la place du pénitent pour recevoir ma confession. Semblable geste ne s’oublie pas ! Au-delà du geste il y a ce qui l’habite. J’avais les larmes aux yeux ! J’ai fait là une expérience incommensurable de l’amour d’un Dieu qui se met à genoux, non seulement pour nous laver les pieds, mais pour nous offrir son pardon, sa Miséricorde. Ce cher Père renouvellera ce geste une seconde fois

- Un jour, je suis venue lui partager mon trouble, j’étais déstabilisée par les propos d’un jeune P. Dominicain, qui s’était permis de tourner en dérision les évènements de la Grotte, « Vas, me dit-il, te plonger trois jours de suite dans la piscine, Marie fera le reste ».(Il était le supérieur des chapelains des sanctuaires et prêtre de la Congrégation de l’Immaculée Conception) Je suis allée, trois jours de suite, me baigner à la piscine, j’en suis revenue profondément pacifiée, plus rien ne pouvait ébranler ma foi dans tout ce qui se vit là !
- Face à toutes les controverses par lesquelles mes amis voulaient me dissuader de rentrer dans la vie contemplative, je restais perplexe et ne trouvais aucune famille religieuse susceptible de de répondre à mes attentes. Respectueux, ô combien, - il n’exercera JAMAIS la moindre pression,- infiniment respectueux de ma liberté, il me suggère alors, une aventure peu banale, à savoir : aller, sur place, consulter chacune des Congrégations contemplatives ou mixtes (contemplatives apostoliques) qui se trouvent à Lourdes, où je séjournais ! Une seule continuait de m’ouvrir sa porte et son cœur, les sœurs clarisses de Lourdes ! J’ai craint qu’il y ait là un ersatz de complaisance, le P. Lefranc étant leur confesseur, la suite, vous la connaissez ! Vérité et liberté étaient depuis l’enfance, mes deux piliers privilégiés et les deux orientations fortes dans lesquelles j’ai été élevée, avec le souci du petit, du faible, du laissé pour compte.

- Quand nous nous rencontrions, très souvent à Lourdes, il se réservait pour célébrer l’Eucharistie pour moi et avec moi. Dans la basilique, on trouve de nombreux petits autels latéraux, qui permettent, aux prêtres de passage, de célébrer dans ce lieu béni. Le Père, connaissait très bien les lieux et retenait l’autel le plus éloigné du bruit et des passages. C’est là qu’il célébrait, m’associant autant qu’il était possible, au mystère que nous vivions. Le rite du pardon devenait un sacrement dans le sacrement ; le mémento des vivants un moment extraordinaire où nous associons tous ceux que nous portions dans notre cœur ; la consécration, un moment indicible de contemplation, entraînée que j’étais par sa transformation, il était en Dieu, le mémento des défunts, un temps où nous présentions tous ceux qui nous avaient précédés et entrainés sur le chemin de la foi, sans oublier les apparemment boiteux, le Notre Père éloignait de mon esprit tout ce qui aurait pu établir une distance entre lui et moi – nous étions vraiment frère et sœur – quant à la communion il m’entraînait dans un temps de silence d’où il savait me tirer en m’interrogeant sur ce qui m’habitait à ce moment précis ! Il est inutile de parler de la bénédiction qu’il appelait ensuite et de la prière à Marie qui concluait ce long temps de communion, un temps où je goûtais le divin avant de repartir sur les routes humaines.

Pour moi, le P. Lefranc est un saint (il doit piaffer dans la Maison du Père et, maintenant, il ne peut me dire « tais-toi ! »). Certes, je prie pour qu’il soit pleinement heureux en Dieu, mais je le prie surtout et suggère à des amis qui ont besoin d’aide, de le prier également. Je suis tranquille, il ne manquera pas d’attirer, s’il en est besoin, l’attention du Seigneur sur tel de ses enfants en attente d’une bénédiction particulière. Je le soupçonne même, lui, si discret, d’aller importuner Notre Père commun, pour qu’Il ne se fasse pas trop tirer l’oreille. D’ailleurs, il sait par qui passer, il sait que Marie a dit oui pour permettre au Père de nous parler en direct, c’est donc par Marie, comme il le faisait ici-bas qu’il confiera ses, nos commissions. Il sait, d’expérience, que le Père, pas plus que le Fils et l’Esprit, ne peuvent rien, vraiment rien, refuser à Marie ! Notre Père pourrait-il dire NON à celle qui Lui a dit OUI ?