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samedi 5 mai 2012

PAGE 218 : DEMEUREZ EN MOI

CINQUIÈME DIMANCHE APRÈS PÂQUES
Jean 15, 1-8

Comme un certain nombre de passages de l'évangile offerts à notre méditation, celui-ci est d'une densité telle qu'il faudrait s'arrêter sur chaque incise, chaque mot, un livre ne suffirait pas pour en extraire l'essence. Je mets en italique les versets que je retiens pour ce dimanche...peut-être resterez-vous sur votre faim. J'ose dire "tant mieux". Cette faim vous poussera à vous recueillir pour aller plus loin et, peut-être me partager vos propres inspirations ! Puissions-nous dévorer cette Parole de Dieu comme il était ordonné au Prophète, au chapitre 3 d’Ézéchiel  :

"Et il me dit: "Fils de l'homme,
 ce que tu trouves devant toi, 
mange-le ; mange ce livre;
 puis va, parle à la maison d' Israël." 
J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce livre; 
et il me dit:
  "Fils de l'homme, repais ton ventre 

et remplis tes entrailles de ce livre que je te donne.
" Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel.
 Et il me dit: 
"Fils de l'homme,va vers la maison d'Israël, 
et tu leur diras mes paroles."

 " Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron.


Le décor est planté : Jésus est la vraie vigne. Qui dit vigne dit cep, sarment, feuilles et fruits, racines aussi. Si Jésus est la vigne c'est Lui qui véhicule et transmet la sève qui donne la vie et la communique aux sarments, feuilles et fruits Le cep puise ses ressources vitales dans la terre, grâce à ses racines , Le Cep-Jésus, les puise dans Sa Terre, à savoir,  le sein du Père d'où Il vient, en qui Il est, et en qui Il retourne sans jamais L'avoir quitté d'ailleurs: mystère de l'Incarnation.

" Le Père et Moi nous sommes UN"
Jn 17 

 le Fils ne peut rien faire de lui-même, 
mais  seulement ce qu'il voit faire au Père; 
et tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait  pareillement.
 Jean 5

Le "Cep-Jésus" nous inocule, si j'ose, cette puissance de vie qu'Il véhicule ! Le Fils du Père ne garde rien pour Lui, pas d'écluse à ouvrir et fermer, Il est entièrement Don du Père à l'humanité et donne tout ce qu'Il reçoit au sein de la Trinité Sainte. Ce qu'Il donne et ce qu'Il reçoit, c'est "l'Amour" cette Troisième personne que nous définissons comme l'Esprit Saint ! S'il n'y a pas d'écluse, côté Don et Donateur de Vie, il est difficile d'affirmer que cette "sève d'Amour"peut circuler librement, fluidement, dans les sarments tarabiscotés que nous sommes. Nous sommes en effet ces sarments dont il sera question plus loin, sarments noueux et noués souvent, où la sève doit circuler, ralentie par les circonvolutions de ses "branchettes" aussi fines que noueuses !
Le Père, nous dit Jésus, est le Vigneron. Comme tout vigneron, Il aime sa vigne, souvenons-nous de l'éloge de la vigne chez Isaïe notamment :
 Je vais chanter pour mon bien-aimé 
le chant de mon bien-aimé au sujet de sa vigne. 
Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile.
 Il en remua le sol, il en ôta les pierres,
 il la planta de ceps exquis. 
Il bâtit une tour au milieu, 
et il y creusa aussi un pressoir. 
Il attendait qu'elle donnât des raisins, 
mais elle donna du verjus.  
Isaïe  5

Le Père aime tellement sa vigne, qu'Il souhaite en extraire le meilleur des "jus" pour cela il nettoie le sol, les sarments aussi :


Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, 
il l'enlève,
et tout sarment qui porte du fruit, 
il l'émonde, 
afin qu'il en porte davantage encore.


Le Père veut nous permettre de donner le meilleur suc de soi-même, ce "jus" doux et fort qui revigore les frères et les propulse ! Quand le vigneron taille sa vigne il retire tout les bois secs, les surgeons parasites, les brindilles, pour donner force et dynamique aux sarments généreux. Notre Père n'agit  pas autrement: quand Il taille dans le vif, c'est pour assurer une meilleure cuvée, le verjus ne l’intéresse pas, Il souhaite extraire le "nectar" de chacun d'entre nous ! C'est tout le sens de cette succession de purifications auxquelles les sarments que nous sommes, doivent consentir pour porter ce fruit doré susceptible de répondre à l'Espérance du "Père-Vigneron"!

Déjà vous êtes émondés par la parole que je vous ai dite.

 

  Demeurez en moi comme je demeure en vous !


De même que le sarment, 
s'il ne demeure sur la vigne, 
ne peut de lui-même porter du fruit,
 ainsi vous non plus 
si vous ne demeurez en moi.
Je suis la vigne, vous êtes les sarments
celui qui demeure en moi 
et en qui je demeure,
 celui-là portera du fruit en abondance car,en dehors de moi, 
vous ne pouvez rien faire.


Demeurez en Moi ! Que veut nous dire Jésus ici ? La suite de ce passage ne manque pas de tenter de nous le faire comprendre. En nous demandant de "demeurer" Jésus nous convie à rester "branché" (aujourd'hui cette expression n'est-elle pas sur valorisée ? Être branché ! Rester branché ! nous entendons cela constamment!). Rester branché ici, c'est rester lié, relié, "connecté",c'est éliminer toutes les scories, tous les menus et, à fortiori, gros obstacles, qui ralentissent la circulation de la sève, donc de la grâce qui nous fait vivre, nous éclaire, nous inspire ... Rester branché, c'est être en état d'éveil constant, être à l'écoute, voire, à l'affût du moindre souffle de la grâce pour l'accueillir et la communiquer. En effet tout ce qui nous est donné, l'est pour être transmis, selon notre grâce propre, comme l'écrit St Paul au Ch 12 de sa 1ère Lettre aux Corinthiens :

 Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres,
 chacun pour sa part. 
Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, 
secondement des prophètes, 
troisièmement des docteurs, 
ensuite ceux qui ont les dons {de faire des miracles,} 
de guérir, d'assister, de gouverner, 
de parler diverses langues. 
Tous sont-ils apôtres? Tous prophètes? 
Tous docteurs?  Tous thaumaturges? 
Tous ont-ils les grâces de guérison? Tous parlent-ils des langues? 
Tous interprètent-ils?
Aspirez aux dons supérieurs. 
Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes. 
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, 
si je n'ai pas la charité,
je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit... 

Si nous sommes le corps du Christ, et nous le sommes, nous sommes invités à DEMEURER, à rester branché sur la Tête, le Cep-Jésus et, alors, chacun selon le Don du Père, donnera ce"jus"vivifiant et vivificateur !


Demandons cette grâce les uns pour les autres et nous porterons beaucoup de fruit et un fruit qui DEMEURE !


 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, 
il est jeté dehors comme le sarment,
 il se dessèche, puis on les ramasse, 
on les jette au feu et ils brûlent.
  Si vous demeurez en moi 
et que  mes paroles demeurent en vous, 
vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. 
Ce qui glorifie mon Père, 
c'est que vous portiez du fruit en abondance 
et que vous soyez pour moi des disciples. 

l'Ermite

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