QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME
Celui qui fait la vérité vient à la lumière
Jean 3, 14-21
Nous sommes en présence de passages de l’Écriture d'une richesse insondable . Je ne retiendrai aujourd'hui que l'introduction et la conclusion .
Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert,
il faut que le Fils de l'homme soit élevé
afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle.
Sur l'ordre du Seigneur, Moïse a élevé le serpent d'airain sur une hampe . Tout homme victime d'une morsure de serpent était invité à lever les yeux en fixant ce serpent et il se trouvait guéri ! Ce serpent de l'Ancienne Alliance n'était-il pas la préfiguration de Jésus élevé sur la croix qui nous guérit de toutes nos blessures ? C'est bien ce que dit la suite de ce passage d’Évangile :
Car Dieu n'a pas envoyé
son Fils dans le monde pour juger le monde,
mais pour que le monde
soit sauvé par lui.
Qui croit en lui n'est pas jugé ;
qui ne croit pas est déjà jugé,
parce qu'il n'a pas cru
au nom du Fils unique de Dieu.
Ce que je retiens, évidemment, c'est cet amour fou de Dieu, PÈRE, qui donne son Fils, son unique pour notre salut !
UN PÈRE ! UN FILS !
Nous sommes-nous arrêtés quelques instants seulement sur cette "énormité" ? Voir partir son fils, sa fille, son unique, quand les circonstances de la vie l'arrachent est une déchirure quasi insurmontable, mais le DONNER, dans des circonstances aussi violentes que celles de la Passion cela n'exprime-t-il pas la folie de l'Amour d'un Dieu, PÈRE, ET FILS ET ESPRIT qui veut, à N'IMPORTE QUEL PRIX, tirer l'humanité du gouffre de la mort éternelle !
Dieu Trine est fou d'Amour !
Dieu Trine, heureux en Lui-même, ô combien, puisque cet Amour de réciprocité du Père pour le Fils et du Fils pour le Père produit la merveille de l'Esprit Saint, flamme d'Amour qui brûle sans se consumer comme le buisson ardent de Moïse ! Dieu donne TOUT et invite l'humanité à REGARDER, à lever les yeux vers Celui qu'elle a transpercé pour accueillir sa totale guérison , à condition bien sûr, de vouloir s'ouvrir à cet extraordinaire don !
"Quand j'aurai été élevé de terre
j'attirerai tout à moi !"
Jn 12,32
Dieu le Père donne son Fils, Jésus, le Fils unique, consent et c'est l'humanité qui cloue Jésus sur la croix ce qui fait dire à l'auteur de la Lettre aux Hébreux :
Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang
dans votre lutte contre le péché.
(Hébreux 12)
Durant ce temps de grâce qu'est le Carême il est bon d'y penser.
Ce qui m'impressionne aussi beaucoup en priant devant le Christ élevé de terre pour "attirer tout à Lui" c'est l'attitude étonnante du frère que le Seigneur nous a envoyé, pour effectuer des travaux qu'il m'aurait été difficile, sinon impossible de réaliser. Sur le plateau où se trouve l'ermitage, un calvaire à été dressé en 1892, en mémoire d'une mission ! Cet ami, ce frère en Christ, a tout de suite repéré cette croix enfouie dans un nid de végétation désordonnée !
Quelles que fussent mes recommandations, d'intervention, en intervention il n'a eu de cesse de rendre ce calvaire visible d'aussi loin que possible, en le mettant en valeur par un débroussaillage de maître. Je ne compte pas toutes les petites touches d'amour que ce monsieur manifeste à l'égard de "Celui qui a tant fait pour nous".(je le cite) Pour le moment, ce frère ne va pas à la messe mais sa vie parle tellement :
" Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens
c'est à moi que vous le faites".
Mt 25
Cet ami est toujours en tenue de service : que ce soit auprès d'une personne handicapée, d'une tante âgée un peu délaissée, d'un copain ayant besoin d'un coup de main, d'un malade qui doit se rendre à l'hôpital etc. Et, sur le terrain, et partout où il voit une croix, Il est fasciné et lui offre un regard d'amour, un appel, il aime regarder la croix ! Quand il arrive à Escayrac notre ami cherche la croix du regard, il aime la voir et la regarder d'aussi loin que possible ! Et nous ?
Dieu n'a pas envoyé
son Fils dans le monde
pour juger le monde,
mais pour que le monde
soit sauvé par lui.
Arrêtons-nous maintenant à ce verset de conclusion qui réclame toute notre attention sur le chemin qui nous conduit à Pâques !
Celui qui fait la vérité vient à la lumière
pour que ses œuvres soient manifestées,
elles qui ont été accomplies en Dieu.
Faire la vérité n'est-ce pas essayer, jour après jour, de considérer notre vie à la lumière de l’Évangile ? Et que nous dit l’Évangile ?
"La lumière luit dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l'ont point reçue."
(Jean 1)
Qui ne l'a pas reçue ? Qui ne la reçoit pas ? Chacun de nous quand il se préfère à l'amour donné !
La lumière, la vraie,
celle qui éclaire tout homme,
venait dans le monde.
le Verbe était dans le monde,
et le monde par lui a été fait,
et le monde ne l'a pas connu.
(Jean 1)
Nous sommes de ce monde et nous participons de ce refus, de ce rejet, chaque fois que nous nous préférons !
Or, voici quel est le jugement:
c'est que la lumière est venue dans le monde,
et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres
que la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
(Jean 3)
En effet quand nous posons des actes contraires à l'amour , quand nous nous préférons est-ce que nous le crions vraiment sur les toits ? Prenons-nous un tambour pour rassembler et raconter ?
"Je suis la lumière du monde.
Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais il aura la lumière de la vie."
(Jean 8)
Pourtant Jésus ne cesse de nous inviter, de nous appeler, de nous éveiller, de nous réveiller, Jésus nous donne le mode d'emploi :
En ce temps de montée vers Pâques la question à se poser ne serait-ce pas :
"celui qui me suit aura la lumière de la vie".
En ce temps de montée vers Pâques la question à se poser ne serait-ce pas :
quand je parle d'amour est-ce que je sais de quoi je parle ?
Au début de sa conversion, François d'Assise parcourait les rues d'Assise en chantant :
"L'amour n'est pas aimé ! l'Amour n'est pas aimé !"
Si l'Amour n'est pas aimé, c'est que "mort est l'amour"! Pensons-y !
L'Ermite
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