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dimanche 29 janvier 2012

PAGE 204 : JE SAIS FORT BIEN QUI TU ES.

DIMANCHE 29 JANVIER.

Je sais fort bien qui tu es :

le Saint, le Saint de Dieu !

Marc 1, 21-28

Qui peut s'exprimer de la sorte ? Qui peut discerner dans l'homme Jésus ce "plus"ou cet "autrement" qui pose question ? Qui peut reconnaître l'autorité qui donne cette force à son enseignement ? Qui peut être déstabilisé par cette Présence et La révéler avec violence, sinon celui qui était proche de Dieu et s'est révolté , le Satan, le Mal venu s'installer au cœur de l'humanité pour la tromper et la dévoyer ! 
Nous sommes en présence d'une situation terrible où le Mal pourrait être pris pour un  Bien et susciter l'admiration ! Situation ô combien fréquente dans notre monde où, très souvent , sans le moindre discernement, nous en venons à appeler "BIEN", ce qui est MAL et nous en arrivons à ne plus savoir ce qui est Bien et ce qui est Mal.

Cet homme, celui de l'évangile de ce dimanche est à ce point prisonnier du Satan qu'il n'y a plus place, en lui pour son humanité,  la Présence de Jésus dérange celui qui le ligote et ce dernier se reconnaît dans les propos de Jésus qui libère les hommes de leurs convoitises, il se sent pris à partie, il ne tient plus, aussi dénonce-t-il publiquement et à voix haute l’Être de Celui qui le malmène en travaillant à la libération de l'humanité que lui, le Satan, tient dans ses griffes ! Il attaque, espérant, sans doute, déstabiliser Celui qui le dérange :


"Que nous veux-tu Jésus de Nazareth?
Es-tu venu pour nous perdre"

N'est-il pas le prince du mensonge ? Poser cette question, c'est susciter la peur , insinuer le doute chez ceux qui se pressent auprès de Jésus ...Or ce n'est là que le soubresaut de celui qui se sent démasqué et qui, pour reprendre la main avant d'être vaincu, tente une dernière attaque pour essayer d'éloigner le gêneur; sans respirer, peut-on imaginer, il ajoute, ce qu'il est prématuré d'annoncer :
"Je sais fort bien qui tu es :
le Saint, le Saint de Dieu !"
Nous y sommes ! Lui, le Satan sait de quoi il parle et il sait, lui, l'ange déchu qui est celui qui parle avec autorité : n'en a-t-il pas fait l'expérience en passant du statut d'ange créé pour se tenir devant la Face de Dieu et chanter ses louanges, à celui de démon sans cesse en quête d'une nouvelle proie pour se l'associer ?
Sans doute Jésus aurait-il préféré agir avec discrétion mais là c'est le Satan lui-même qui se prend les pieds dans la tapis et Jésus lui impose un silence curateur, en libérant l'homme du Mal qui l'agite :


"Silence ! sors de cet homme!"

Jésus fait bien la différence entre le Mal de l'homme prisonnier de ce Mal, et le Mal Lui-même, aussi ne s'adresse-t-il pas à l'homme mais au Mal qui le possède au point d'identifier l'homme à lui-même ( le Mal !)
Nous, trop souvent, nous associons le Mal à l'homme, nous parlons du frère comme étant le Mal personnifié, comme étant devenu, ou presque, le Satan ! Nous ne sommes pas vraiment conscients de la souffrance qui l'accable - c'est encore un subterfuge du Malin pour mieux se dissimuler, et enfermer l'humanité dans ses griffes ! Nous faisons un tel amalgame qu'il n'y a plus place pour le discernement et, surtout pour la prière libératrice. Or le mal qui enserre, qui enferme, qui paralyse doit être pour nous un appel pour demander notre propre libération et la libération de nos frères empêtrés.


"mais délivre-nous du Mal" 
conclut Jésus quand Il répond à la demande des Apôtres :
" apprends-nous comment prier"!

Certains, parmi nous, s'interrogent parfois sur l'utilité de la vie monastique et, à fortiori, de la vie érémitique. Nous trouvons un embryon de réponse dans ce passage du livre de la Genèse où, avec beaucoup de finesse, l'auteur rapporte un savoureux dialogue d'Abraham avec son Dieu près à détruire Sodome et Gomorrhe enfermées dans le péché . Écoutons :

 "Les hommes se dirigèrent de là vers Sodome. 
Abraham se tenait encore devant le Seigneur,
 il s'approcha et dit: 
" Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le coupable ? 
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville! 
Vas-tu vraiment supprimer cette cité, 
sans lui pardonner à cause des cinquante justes qui s'y trouvent ? 
Ce serait abominable que tu agisses ainsi! 
Faire mourir le juste avec le coupable ?
Il en serait du juste comme du coupable ? 
Quelle abomination!
Le juge de toute la terre n'appliquerait-il pas le droit ?
"  Le Seigneur dit: 
" Si je trouve à Sodome cinquante justes au sein de la ville, 
à cause d'eux je pardonnerai à toute la cité. "
  Abraham reprit et dit: 

" Je vais me décider à parler à mon Seigneur, 
moi qui ne suis que poussière et cendre.
  Peut-être sur cinquante justes en manquera-t-il cinq! 
Pour cinq, détruiras-tu toute la ville ?
" Il dit: " Je ne la détruirai pas si j'y trouve quarante-cinq justes. 
"  Abraham reprit encore la parole et lui dit:
" Peut-être là s'en trouvera-t-il quarante! 
" Il dit: " Je ne le ferai pas à cause de ces quarante. "
 Il reprit: " Que mon Seigneur ne s'irrite pas si je parle;
peut-être là s'en trouvera-t-il trente!
" Il dit: " Je ne le ferai pas si j'y trouve ces trente. 
"  Il reprit: " Je vais me décider à parler à mon Seigneur: 
peut-être là s'en trouvera-t-il vingt!
" Il dit: " Je ne détruirai pas à cause de ces vingt. " 
 Il reprit: " Que mon Seigneur ne s'irrite pas 
si je parle une dernière fois:
peut-être là s'en trouvera-t-il dix! " -
" Je ne détruirai pas à cause de ces dix. "
 Le Seigneur partit lorsqu'il eut achevé de parler à Abraham 
et Abraham retourna chez lui. 
(Genèse  18)

Voilà à quoi servent , en partie, ceux qui lèvent leurs bras vers le Seigneur. N'allez surtout pas imaginer qu'ils sont supérieurs à quiconque, ils ont simplement été appelés pour, quelles que soient leurs propres limites, présenter sans cesse, l'humanité en marche et qui se débat dans l'entrelacement du Bien et du Mal afin que de plus en plus et de mieux en mieux celle-ci fasse le choix d'aimer à la manière du Dieu AMOUR !
L'Ermite

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