PAGE 214 : IL VIT, ET IL CRUT !

DIMANCHE DE PÂQUES

Jean 20, 1-9

Le PREMIER JOUR DE LA SEMAINE,

Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin...

Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau !
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple,

celui que Jésus aimait et elle leur dit :

" On a enlevé le Seigneur de son tombeau 

et nous ne savons pas où on l'a mis"

Quel étonnement ! Quelle surprise ! Quel bouleversement ! Jésus n'est plus là ! Que s'est-il passé ? C'est la consternation ! Le vide absolu ! Et, pourtant il y a dans le cœur une petite lumière qui a un goût d'espérance ! Mais comment exprimer cela ? Les mots ne viennent pas et, surtout il serait bon d'avoir l'avis de ceux qui ont fait route avec Jésus, ceux qui ont partagé plus que quiconque son intimité, ceux qui ont marché avec Lui sur les routes de Palestine, ceux qui ont participé au Dernier Repas, ses amis intimes ;  peut-être diront-ils la parole attendue, peut-être en savent-ils davantage, peut-être sauront-ils, eux, ce qu'est devenu leur ami . Sans attendre davantage, ayant constaté "l'absence" Marie-Madeleine se tourne spontanément vers l’Église naissante, sans bien savoir qu'il s'agit de cela, elle court, court en quête d'une explication, en quête d'un supplément de lumière : Or, eux-mêmes n'ont pas l'air d'en savoir beaucoup plus !

Pierre partit donc avec l'autre disciple

pour se rendre au tombeau.

Ils couraient tous les deux ensemble.

Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre

et arriva le Premier au tombeau.

En se penchant, il voit que le linceul est resté là;

cependant, il n'entre pas.

  

Simon-Pierre qui le suivait, arrive à son tour.

Il entre dans le tombeau,

et il regarde le linceul resté là,

et le linge qui avait recouvert la tête,

non pas posé avec le linceul,

mais roulé à sa place.

N'est-elle pas surprenante cette scène ? Ne sont-ils pas surprenants les détails qui la décrivent ? Le linceul est là ! Le linge qui enveloppait la tête est là, pas en désordre, non, bien roulé à l'emplacement de la tête . Ceci ne révèle-t-il pas en même temps la sérénité de l'évènement, le calme qui a présidé à ... A quoi ? On peut légitimement se poser la question . Il n'y a pas de désordre, pas de traces  d'effraction ... Des voleurs n'auraient pas pris la précaution de défaire le linceul, ils auraient "embarqué" le tout pour aller au plus vite cacher ailleurs le précieux"trésor"... avant que ses disciples ne réagissent ! L’Habitant du lieu a pris tout le monde de court tout en prenant le temps de laisser quelques marques de sa propre libération! Une chose est certaine : JÉSUS est ailleurs !

C'est alors qu'entra l'autre disciple,

lui qui était arrivé le premier au tombeau.

IL VIT, ET IL CRUT !

Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que d'après l’Écriture,

il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts !

St Jean, en effet, ne voit pas Jésus en cet instant, IL VOIT L'ABSENCE, une ABSENCE qui parle de PRÉSENCE. Si Jésus n'est plus là c'est qu'Il nous attend ailleurs ! Jésus n'est jamais là où nous L'attendons, Jésus nous entraîne vers un AILLEURS, toujours plus loin, toujours plus profond, toujours plus grand, toujours plus beau aussi ! L'ABSENCE n'est pas désespérance ! L'ABSENCE

n'est pas  néant ! L'ABSENCE est cet aimant qui nous attire, qui nous fascine, qui nous entraîne au-delà de la matérialité...L'ABSENCE est cette merveille qui nous éblouit ! Le voile se lève juste ce qu'il vous pour désirer, sans être aveuglé ! 

"Nul ne peut voir ma Face

et rester en vie"

dit le Seigneur à Moïse!

VOIR c'est RENCONTRER et la RENCONTRE nous renversera comme elle a renversé les trois privilégiés de le TRANSFIGURATION, comme elle a renversé - bien que matérielle celle-là - les soldats au Jardin des Oliviers ! Pour le moment nous vivons une certaine"forme d’Absence", bien qu'il nous arrive d'éprouver la proximité de la PRÉSENCE à certains moments privilégiés de notre intimité avec CELUI qui nous habite ! 

"Notre cœur n'était-il pas tout brûlant

quand Il nous expliquait les Écritures"

Les disciples d'Emmaüs

Oui, notre cœur brûle parfois en Sa présence , réjouissons-nous de ces grâces bien personnelles qui nous encouragent et nous fortifient et nous permettent de chanter, de crier avec l’Église entière :

CHRIST EST RESSUSCITE ALLÉLUIA !

IL EST VRAIMENT RESSUSCITE ! 

L'Ermite