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dimanche 12 février 2012

PAGE 206 : UN LEPREUX !

DIMANCHE 12 FÉVRIER 2012

Un Lépreux !

Marc 1, 40-45

Un lépreux vient trouver Jésus;
il tombe à ses genoux et le supplie:
"Si tu le veux, tu peux me purifier."
Prit de pitié devant cet homme,
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit :
"je le veux, sois purifié."
A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié!


Je n'irai sans doute pas plus loin, chaque mot est ici d'une richesse et d'un poids étonnants ! UN LÉPREUX !Un homme mis au ban de la société parce que porteur d'une maladie incurable, terriblement contagieuse et horriblement dégradante. Au Moyen âge, on les appelait encore les intouchables ! Non seulement intouchables, mais inabordables . Le mal qui les ronge les détruit, certaines parties du corps sont des cavités béantes , s'approcher d'un lépreux est interdit par la loi et le lépreux lui-même sait qu'il ne doit pas s'approcher , il doit même s'annoncer par des cris :

 "Le lépreux atteint de cette plaie ( la lèpre)
portera des vêtements déchirés et
les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage
jusqu'aux lèvres et il criera : impur ! impur...
C'est pourquoi il habitera à l'écart,
sa demeure sera hors du camp."
Lévites 13
ou par une clochette afin de passer, sans provoquer. D'ailleurs, remarquons bien, il n'est pas écrit "un homme lépreux" mais d'emblée "un lépreux" c'est devenu son identité, on ne le connaît que par sa maladie, il n'est plus considéré comme faisant partie de la famille humaine.Être approché et se laisser approcher devient un délit, ce malade est réduit à se cacher, à fuir la communauté : il vit seul, isolé, sa famille elle-même a honte et ne le reconnaît plus ! D'autant qu'à l'époque, il y avait un lien entre maladie, infirmité et péché ! Les langues, derrière les portes, vont sans doute "bon train", la famille elle-même est soupçonnée, nous pouvons facilement imaginer le mal-être des uns et des autres !


Cet homme doit avoir une "oreille qui traîne" il a, malgré tout, entendu parler de Jésus, il connaît quelques unes de ses interventions, il sait ce qu'on dit de Jésus, il doit connaître l’Écriture, et à travers les "on-dits" il n'a pas manqué de reconnaître les "signes messianiques" aussi ne craint-il pas d’affronter la foule, et, devant elle de poser cet acte fou, en se jetant aux pieds de Jésus , "à genoux" , or, on ne s'agenouille que devant Dieu ! Ce seul geste est un acte de reconnaissance de la différence de Jésus, le fait de l'approcher aussi d'ailleurs. Cet homme ne va pas vers n'importe quel humain, son geste dit, en soi, la confiance qu'il porte à Jésus ! J'imagine que l'effroi saisit la foule, mais lui, enhardit par l'attitude accueillante de Jésus, continue :


"SI TU LE VEUX
TU PEUX ME GUÉRIR !"

Comment ne pas être touché par une telle confiance, par cette mise à l'épreuve aussi, car notre homme manifeste une certaine audace :" SI TU LE VEUX" autrement dit : JE SAIS QUE TU PEUX, IL SUFFIT QUE TU LE VEUILLES ! Les mots sont limités pour traduire l'immense confiance de cet homme, la profondeur de sa foi, sa remise de soi dans les mains du Libérateur ! Et que fait Jésus ? Pose-t-il des questions ? A-t-il un geste de retrait : "un lépreux"! pensez donc ! Jésus se met, Lui aussi, hors la loi, parce que Jésus est venu pour sauver, non pour écraser, Jésus est venu pour relever non pour abaisser, Jésus aime l'humanité au point de la revêtir :
LE VERBE S'EST FAIT CHAIR
ET IL A DEMEURE PARMI NOUS!
Jean 1

Tout l'émeut dans cet homme :

- son courage, il brave l'interdit devant la foule !
- sa foi : il s'agenouille, lui, le malade !
- sa confiance : il reconnaît la puissance aimante de Jésus !
 
Et Jésus, ému de pitié, non seulement étend sa main ce qui confirme la parole de cet homme, mais il ose, là, devant tous, faire ce qui est absolument interdit, parce qu'il n'y a rien de plus grand, rien de plus précieux pour lui, qu'un homme libre, un homme debout, Jésus le" toucha" en reprenant ses paroles :


"JE LE VEUX, 
sois purifié !
A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié !"

Non pas "je te purifie" mais SOIS PURIFIE, subtilité qui manifeste que le Fils ne fait rien sans le Père :
"En vérité, en vérité, je vous le dis, 
le Fils ne peut rien faire de lui-même, 
mais  seulement ce qu'il voit faire au Père; 
et tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait  pareillement.
Jean 5

Et Jésus ne retient pas cet homme bien au contraire nous dit l’Évangile :

"Aussitôt, Jésus le renvoya ! "

Si j'allais au terme de ce passage je vous lasserai - il y aurait tellement à dire encore sur les versets conclusifs - mais je permets d'attirer notre attention sur deux ou trois aspects :

Es-ce que je place la dignité de l'homme au-dessus de tout ? Quand celui-ci est dégradé pour toutes sortes de raisons, est-ce que je le reconnais encore et toujours comme mon frère et suis-je prêt(e) à me démarquer des bien-pensants pour lui tendre une main fraternelle ?

J'ai le bonheur d'être croyant(e) dans un milieu hostile suis-je fidèle au Christ, ai-je la simplicité d'être ce que je suis, tout en respectant l'autre dans sa différence ?

Est-ce que je rends mes frères dépendants du bien que je leur partage, ou bien, comme Jésus, je travaille à en faire des hommes et des femmes pleinement libres en leur permettant de m'oublier et de servir là où le Seigneur les envoie ? 

" Pour vous, mes frères, vous avez été appelés à la liberté;" 

(Galates  5)
 

L'Ermite

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