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vendredi 28 décembre 2012

PAGE 251 : ...A LES ECOUTER ET LES INTERROGER

DIMANCHE 30 DÉCEMBRE 2012
 
FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE
 

 Chaque année,
les parents de Jésus
 allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.

 
Quand il eut douze ans,
comme ils y étaient montés suivant la coutume de la fête
et qu'à la fin des jours de fête ils s'en retournaient,
 le jeune Jésus resta à Jérusalem
sans que ses parents s'en aperçoivent.
Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem en le cherchant.
 
Peut-être pouvons-nous nous interroger ici, sur notre propre comportement, quand Jésus semble loin. Est-ce Jésus qui est loin ou s'est éloigné ou bien ne serait-ce pas plutôt que notre esprit est embourbé dans toutes sortes de préoccupations qui nous embrouillent et nous éloignent de Jésus ? Penser que Jésus s'éloigne de nous c'est Le considérer comme un simple humain aux prises avec toutes sortes de passions contradictoires qui enferment et replient sur soi. Jésus ne peut connaître ces soubresauts de la nature, s'Il  épouse notre nature humaine il est bien précisé "hormis le péché" par conséquent, hormis toutes ces velléités de calculs et de considérations humaines. Dès lors, soyons absolument sûrs que jamais, Jésus ne s'éloignera de nous mais c'est bien nous qui nous rendons absents submergés par toutes sortes de préoccupations que nous nous fabriquons au lieu de nous abandonner à son amour.
 
"Quand les montagnes s'éloigneraient
et que les collines seraient branlantes,
mon amour loin de toi jamais ne s'écartera
et mon alliance de paix jamais ne sera branlante,
dit celui qui te manifeste sa tendresse, le Seigneur."
 
(Isaïe  54, 10 )

 

C'est au bout de trois jours
qu'ils le retrouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des maîtres,
à les écouter et les interroger.
Tous ceux qui l'entendaient
 s'extasiaient sur l'intelligence de ses réponses.
 
Jésus, pourtant rempli de la Sagesse même de Dieu puisqu'Il est Dieu, écoute et interroge les maîtres de la loi ! Jésus se met à l'école de notre humanité et ne manque pas de clarifier, redresser puisque ces "maîtres"s'extasient sur l'intelligence de ses réponses.
 
Jésus nous apprend ici à écouter et à poser les bonnes questions qui peuvent enrichir notre intelligence et éclairer notre route. Nous  ne sommes pas madame ou monsieur "je-sais-tout", chaque nouvelle rencontre est l'occasion de découvrir, d'approfondir, d'accueillir de nouvelles données qui nous permettent de grandir en humanité et dans la foi. De toute rencontre, qu'il s'agisse d'une personne cultivée ou d'un enfant, nous pouvons sortir meilleur avec, dans l'esprit, matière à réflexion. Pour cela, nous devons être simplement ce que nous sommes vraiment, à savoir : des personnes en marche qui n'arriveront qu'à l'heure du Seigneur, quand notre vie pourra s'épanouir en Lui !
 

 
En le voyant, ils furent frappés d'étonnement et sa mère lui dit :  
" Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ?
 Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. "
 Il leur dit:
 " Pourquoi donc me cherchiez-vous ?
Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père ? "
 
Nous sommes ici au coeur de ce grand mystère : Jésus est plus que l'Enfant confié par le Père à Marie et Joseph et, ceux-ci ont  un "avant-goût" si j'ose dire, de cet enfant qui leur est confié mais qui a une mission bien spécifique qui dépasse tout entendement. Marie et Joseph expérimentent  de façon tangible qu'ils doivent accompagner cet enfant jusqu'à l'heure du Père. Sans doute avaient-ils compris quelque chose de leur mission mais ce n'est que jour après jour qu'ils en perçoivent la profondeur et ce qui les "met à distance" de Sa mission. Ceci révèle également la grandeur de la vocation des parents en général, très bien exprimée par Khalil Gibran :
 
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous,

ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour
mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,

que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,

mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes, sont projetés.
L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini,

et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;
Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, Il aime l’arc qui est stable.
Khalil Gibran, Le prophète

Si l'Église nous offre ce passage d'évangile le jour choisi pour célébrer la "Sainte Famille", n'est-ce pas aussi pour inviter parents et éducateurs à savoir garder la distance qui convient avec l'enfant qui leur est confié. Chaque génération est là pour permettre aux plus jeunes de devenir, non pour leur imposer quoique ce soit. Chaque enfant est appelé à une mission et les adultes doivent leur permettre de la découvrir et de la mener à bien.

C'est encore Khalil Gibran qui écrivait , justement à propos des enfants :

"Ces enfants, écoute-les, respecte-les, aime-les,
aide-les,à se prendre eux-mêmes en charge.
Ils te regardent vivre, que tu le veuilles ou non
tu as une responsabilité vis-à-vis d'eux.
Si tu ralentis, ils s'arrêtent,
Si tu critiques, ils démolissent,
Si tu doutes, ils désespèrent,
Si tu marches devant, ils dépasseront,
Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau,
Et, si tu pries, alors ils seront des saints."
Prions vraiment pour les parents et les éducateurs afin qu'ils soient à la hauteur de la responsabilité qui leur incombe. Qu'ils montrent une route, mais qu'ils ne se croient pas être cette seule route ! Qu'ils soient des éveilleurs qui ouvrent des perspectives sans jamais fermer l'issue ! ...
 
 
Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
 
Jésus ne se perd pas en explications inutiles, "son heure n'est pas encore venue", aussi jeune qu'Il est ,Jésus éveille, ouvre des perspectives, prépare ses parents à des bouleversements ce que laisse entendre ce verset :
 
" et sa mère retenait tous ces événements dans son coeur"
 
viendront ces heures délicates où Marie sera placée devant des questionnements mais Marie fera toujours confiance puisque nous la trouverons "debout, au pied de la croix" de ce Fils tant aimé. Quand nous ne comprenons pas il nous reste la confiance, c'est-à-dire la foi en ce Dieu qui est Père et qui ne manquera jamais. La route peut s'obscurcir parfois, mais au bout du tunnel soyons-en certains, la lumière se lèvera et alors, nous comprendrons et nous dirons MERCI à Celui qui n'a pas lâché notre main dans la tourmente.
 

Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth ;
 il leur était soumis;
et sa mère retenait tous ces événements dans son coeur.
 Jésus progressait en sagesse et en taille,
et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes.

  
(Luc  2)

l'Ermite

samedi 22 décembre 2012

PAGE 250 : CELLE QUI A CRU

DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 2012
 
 

 En ce temps-là,
 Marie partit en hâte
pour se rendre dans le haut pays,
dans une ville de Juda.
 
Marie, petite jeune fille de 15 ans, dès qu'elle apprend la nouvelle de la future maternité de sa cousine, oublie ses propres soucis et se rend, en hâte, au Pays d'Elisabeth et Zacharie pour soulager cette cousine dans les derniers mois de "l'évènement-avènement". Quelle maturité chez cette toute jeune femme ! Quel sens de l'autre ! Quel oubli de soi ! Merci Marie de nous éveiller à nous détourner de nos propres soucis pour nous ouvrir joyeusement à ceux de nos frères et les secourir dans leurs propres difficultés.
 

Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
 
Or, lorsqu'Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant bondit dans son sein
et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit.
 
Merveille de la grâce ! merveille de l'ouverture à l'autre ! Chacune s'oublie et laisse l'espace libre à l'accueil de la révélation. Dans des coeurs aussi libres l'Esprit Saint peut prendre place et agir ! Les enfants ne sont pas "une chose"  dès l'instant de la conception ils sont offerts pour accomplir leur vocation spécifique. Ces deux futures mamans ne les étouffent pas, dès cet instant, ils sont au service de l'Amour qui est Dieu Lui-même ! Ils ont la liberté de reconnaître l'autre, dans sa spécificité et de réjouir ainsi le coeur de leur maman réciproque, qui les accueille, pour un temps, selon le dessein du Père éternel, les protégeant, juste le temps qu'il faut, pour l'Heure du Père.
 
Quelle merveille de la grâce - c'est le sens du prénom de JEAN : Dieu-fait-grâce - que ces deux enfants qui se rencontrent et se reconnaissent et permettent à leurs mamans de mettre des mots
sur ce qui les dépasse !


Elle poussa un grand cri et dit:
 
 
" Tu es bénie plus que toutes les femmes,
 béni aussi est le fruit de ton sein!
Comment m'est-il donné
que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?
 
Nous sommes loin, très loin ici des rivalités de l'esprit humain, de ces comparaisons stériles (mon fils, ma fille est le meilleur, la meilleure, le plus intelligent) de ces "mains - mises" sur l'enfant ( tu seras ceci, cela !) ... La plus ancienne reconnaît l'oeuvre de Dieu dans la plus jeune ! La plus ancienne accueille cet enfant en gestation comme l'Envoyé du Père ! La plus ancienne annonce la nouvelle étonnante, bouleversante, émet cet acte de foi sans pareil :"la mère de mon Seigneur"! Elisabeth est ici la première "évangéliste"puisqu'elle reconnaît et annonce que cette si jeune femme est Mère de son Seigneur , Mère de Celui qui régit les mondes !

Quant à Marie, elle ne s'enferme pas , ne se recroqueville pas sur son "trésor", ne se croit pas supérieure, Elle l'humble Servante, Marie comprend que tout, absolument tout est don. Marie est cette femme libre, totalement libre, qui ne retient rien et facilite ainsi la rencontre des deux Testaments, des deux "missionnaires" du Père : le Précurseur et et le Révélateur de l'Amour éternel du Père.
 
 
Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles,
voici que l'enfant a bondi d'allégresse en mon sein.
 
Quel magnifique acte de foi de la part d'Elisabeth ! La joie manifestée par l'enfant qu'Elle porte ne ressemble pas du tout aux petits plaisirs que nous offre la vie . Cette joie-là est d'un tout autre ordre et Elisabeth ne s'y trompe pas, elle sait y reconnaître "la Présence"de Son Auteur. Elle comprend que Marie est portée par plus grand qu'Elle-même, ce n'est pas Marie qui porte Jésus, c'est Jésus qui porte Marie et "transporte" Jean et sa maman dans une allégresse indicible ! Marie, Elisabeth, Jean sont les choisis de Dieu les serviteurs de Celui qui se cache pour un peu de temps encore et de qui Jean déclarera :
 
" Moi, je vous baptise avec l'eau;
mais il vient,
celui qui est plus puissant que moi,
et dont je ne suis pas digne
de délier la courroie de ses sandales;
 lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu. "
(Luc 3)


 

 
Bienheureuse celle qui a cru:
ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira! "
(Luc 1)
 
Avant Jésus Lui-même, Elisabeth proclame la toute première béatitude : Bienheureuse Celle qui a cru ! Celle qui a su reconnaître le "passage" du Seigneur dans sa vie ! Celle qui s'est inclinée en se reconnaissant et déclarant "Servante" du Seigneur ! Il n'y a pas chez Marie, la moindre recherche, la moindre gloriole, Marie est simplement "la Servante" de son Créateur, et, elle ne veut pas, ne cherche pas à être autre chose : c'est en "Servante" qu'elle se hâte vers sa cousine, pour l'aider dans les derniers mois de "l'évènement-avènement". Marie ne calcule pas, elle ne pense pas qu'Elle a droit à des égards, non, Marie ouvre son coeur et c'est ainsi qu'Elle agira tout au long de sa vie !
 
"Heureux plutôt, ceux qui écoutent
la Parole de Dieu
et qui la gardent !"
 

 dira Jésus à ceux et celles qui louent la maternité de Celle qui l'a porté ! Certains voient ici, une remise en question de Marie, il n'en est rien ! Bien au contraire , Jésus, discrètement, rend grâce pour cette Maman qui a su écouter, entendre et accomplir ce que lui inspirait la Parole qui l'Habitait ! Ce "Réceptacle de Dieu, écrira St François d'Assise, ce Tabernacle de Dieu !"
 
Il me semble que la seule attitude valable pour les "tout-petits que nous sommes est, ici, l'adoration. Après St Thomas, inclinons-nous et, du fond du coeur disons :
 
"Mon Seigneur et mon Dieu"
 
Je ne résiste pas à la joie de partager avec vous, cette très belle louange de St François à Marie Mère de Dieu !

Dame Sainte

Salut, Dame Sainte, reine très sainte,
 Mère de Dieu,
 ô Marie qui êtes vierge perpétuellement,
 élue par le très Saint Père du Ciel,
 consacrée par Lui,
avec son très saint Fils bien aimé
 et l'esprit Paraclet,
vous en qui fut et demeure
toute plénitude de grâce et tout bien!
Salut, palais; salut, tabernacle; salut, maison;
 salut, vêtement; salut, servante; salut, mère de Dieu!
Et salut à vous toutes,
saintes vertus
qui par la grâce et l'illumination du Saint Esprit,
êtes versées dans les cœurs des fidèles et, d'infidèles que
nous sommes, nous rendez fidèles à Dieu.
 
l'Ermite
 

vendredi 14 décembre 2012

PAGE 249 : BONNE NOUVELLE

DIMANCHE 16 DÉCEMBRE 2012
 
Ce troisième dimanche de l'Avent est connu comme étant celui de la joie ! Joie de l'accueil de Jésus, Il vient il est proche ! Son arrivée est imminente !
C'est l'explosion de joie que rapporte la lecture de Sophonie :
" Pousse des cris de joie Fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem !"
Première lecture
Et Saint Paul ne parle pas autrement dans la deuxième lecture :
"Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur;
Laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie...
Le Seigneur est proche
Ne soyez inquiets de rien !"
L'Enfant attendu, doit bouleverser les coeurs, Il va changer le monde, certes pas comme ses contemporains l'envisagent, mais de l'intérieur, en renouvelant l'être profond, en retournant les coeurs, en portant un regard de tendresse et d'amour sur les plus petits, les pauvres, les pécheurs, ceux que le monde considère comme abjects, Lui, l'Enfant attendu leur ouvrira les portes du Royaume !
" Le plus petit dans le Royaume des cieux
est plus grand que Jean Baptiste"
Jean Baptiste ! Parlons-en justement, c'est encore lui qui intervient dans l'évangile de ce dimanche et, à première vue, son langage n'est pas celui de la joie,  nous sommes loin, apparemment, de l'explosion de joie, des deux premières lectures :
Les foules sont de bonne volonté :
Les foules demandaient à Jean:
" Que nous faut-il donc faire ? "
A leur question Jean répond plutôt par un appel à une certaine austérité de vie :
 Il leur répondait:
" Si quelqu'un a deux tuniques,
qu'il partage avec celui qui n'en a pas;
si quelqu'un a de quoi manger,
 qu'il fasse de même. "
Les collecteurs d'impôts, les militaires, tous sont de très bonne volonté, ils cherchent le meilleur,
la vie de Jean Baptiste pose question, ils cherchent à s'aligner :
Des collecteurs d'impôts aussi vinrent se faire baptiser
et lui dirent:
" Maître, que nous faut-il faire ? "
 Il leur dit:
" N'exigez rien de plus que ce qui vous a été fixé. "
Des militaires lui demandaient:
" Et nous, que nous faut-il faire ?
" Il leur dit:
" Ne faites ni violence ni tort à personne,
et contentez-vous de votre solde. "
C'est toujours une réponse adaptée au mode de vie de chacun ! Partage, sois juste , sois doux, ne triche pas,  ne tonds pas ton frère en lui extorquant  "un dessous de table", en somme, Jean invite à l'amour , à la paix, à la sérénité ! Tiens ! n'avons-nous pas entendu cela dans la seconde lecture :
"Que votre sérénité soit connue
de tous les hommes !"
Et, comment être serein quand on ne pense qu'à soi, quand on voit son frère dans le besoin et qu'on détourne la tète, quand on grignote les impôts, qu'on tabasse ses semblables pour obtenir à n'importe quel prix une information qu'ils ne détiennent pas souvent, quand on promet un emploi moyennant "dessous de table"...
Et si la joie, LA VRAIE JOIE, celle que nul ne pourra nous ravir c'était cela : avoir un coeur serein parce qu'en paix avec soi et avec tous ? Alors Jean Baptiste n'est pas à ce point loin ni de Sophonie, ni de St Paul , Jean Baptiste est bien dans la même veine, c'est encore Saint Paul qui parle :
"Mais si vous êtes conduits par l'esprit,
vous n'êtes plus sous la Loi.
Or les oeuvres de la chair sont manifestes:
ce sont l'impudicité, l'impureté,
le libertinage,  l'idolâtrie,
les maléfices, les inimitiés,
 les contentions, les jalousies,
 les emportements, les disputes,
les dissensions, les sectes,
 l'envie, [les meurtres], l'ivrognerie,
 les excès de table,
et autres choses semblables.
Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait,
que ceux qui commettent de telles choses
n'hériteront pas du royaume de Dieu.
Le fruit de l'Esprit, au contraire,
 c'est la charité, la joie, la paix,
 la patience, la mansuétude,
 la bonté, la fidélité,  la douceur, la tempérance.
 Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi.
Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi par l'esprit.
 Ne cherchons pas une vaine gloire
en nous provoquant les uns les autres,
en nous portant mutuellement envie.
 (Galates 5)
Le peuple était dans l'attente
et tous se posaient en eux-mêmes des questions
au sujet de Jean:
ne serait-il pas le Messie ?
Le mode de vie de Jean Baptiste pose sérieusement question. En le regardant d'une part, on a envie de changer de vie et, d'autre part, on se demande s'il ne serait pas ce Messie tant attendu !
Nos vies, posent-elles question ? Troublent-elles nos contemporains au point de les conduire à changer de comportement ? C'est une excellente question à se poser surtout en ce temps où nous attendons "La Parole faite Chair". En effet c'est la Personne de Jésus qui est Parole, de la naissance à la Résurrection ... C'est ce qu'Il EST qui parle , Jésus EST PAROLE s'Il parle avec des mots, c'est pour répondre aux questionnements des uns et des autres, car Jésus parle essentiellement par SA VIE: "Es-tu le Messie ? Es-tu Celui qui doit venir ?"


Jean répondit à tous:


 " Moi, c'est d'eau que je vous baptise;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales.
 Lui, il vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu;
il a sa pelle à vanner à la main pour nettoyer son aire
et pour recueillir le blé dans son grenier;



mais la bale, il la brûlera au feu qui ne s'éteint pas. "
Ainsi, avec bien d'autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

LA BONNE NOUVELLE c'est Jésus Lui-même ! En SOI, JÉSUS EST BONNE NOUVELLE ! Sa Personne implique un retournement, en Le regardant VIVRE, en L'écoutant on ne peut que changer de vie, se laisser pétrir, malaxer, pour devenir ce qu'Il espère.
Rencontrer Jésus, Le reconnaître comme Bonne Nouvelle pour nos vies, c'est se mettre à Son écoute, c'est se laisser regarder, renouveler.
Rencontrer Jésus, c'est adopter son échelle de valeurs tellement différente de la nôtre. Jésus ne voit, ne dit, ne fait rien comme nous , sa Vie, son Être, sont un aimant , en Le regardant nous nous découvrons, pauvres, démunis ! Ceci ne doit, ne peut nous décourager, au contraire ce constat doit faire grandir en nous le désir de Lui ressembler, souvenons-nous des contemporains de Jean Baptiste, en le regardant, ils s'écriaient : que devons-nous faire ?"
A plus forte raison, en regardant Jésus, le "tout-petit" de la crèche, où l'humble serviteur décrit par Isaïe, nous devons désirer et désirer encore, nous laisser transformer alors NOTRE JOIE sera parfaite ! Pensons à  François d'Assise, à  Dominique, à Charles de Foucault, à tant d'autres, la rencontre de Jésus les a entraînés sur le chemin de cette joie parfaite, celle du don et de l'amour.

Et nous, demandons à Jésus dans le silence de la rencontre : que dois-je faire pour être encore plus proche ? Ne craignons pas, si notre question est sincère, Jésus répondra !


 (Luc  3)

samedi 8 décembre 2012

PAGE 248 : DANS LE DESERT

DIMANCHE 9 DÉCEMBRE 2012
 
L'an quinze du gouvernement de Tibère César,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode tétrarque de Galilée,
Philippe son frère tétrarque du pays d'Iturée et de Trachonitide,
et Lysanias tétrarque d'Abilène,
sous le sacerdoce de Hanne et Caïphe,
 
 
Toutes les personnes citées ici sont historiques, un non croyant, ou, un mal croyant ne peut, s'il est de bonne foi, qu'être conduit à interroger l'Histoire et, sans doute, à implorer la lumière, pour faire fondre ses réticences d' adhérer au Mystère de la Foi qui nous dépasse.
 

 la parole de Dieu fut adressée à Jean
fils de Zacharie dans le désert. 
 
Jean s'est retiré au désert, il y vit en pénitent, Jean est dans l'attente, donc dans l'Espérance. Jean est habité par cette rencontre étonnante qui a marqué sa vie dès le sein maternel. Deux embryons entendent l'explosion de joie de leur maman réciproque, ils s'associent à cette joie, mais surtout, ces deux merveilles de la grâce, se reconnaissent dans une vocation complémentaire, reçue du Père de toutes grâces. Jean prépare le chemin à Celui qui vient !
 
Le désert ! lieu de tous les dangers: insécurité, solitude extrême, bêtes féroces, silence absolu habité seulement, quand vient la nuit, par les cris des fauves que la nuit amplifient, pas d'abri,
pas d'autre humain, de rares racines pour se nourrir, parfois un filet d'eau qu'il faut savoir trouver, une étendue sans fin de sable et de rocaille, lieu hostile s'il en est et c'est dans ce contexte de vide, de solitude et de silence absolus que Dieu Père parle et peut être entendu ! C'est dans ce contexte d'apparent vide que Jean perçoit la plénitude et reconnaît ce Dieu qui se fait Parole pour nous rejoindre.
 
Jean devient ici lumière pour nos vies. N'ayons pas peur, Dieu Père des lumières et de la grâce continue de parler dans nos déserts :
  • désert de nos villes où malgré la multitude, malgré le bruit, malgré la circulation, malgré le scintillement des lumières, nous pouvons avancer seul, sans la moindre connexion avec quiconque et entendre la douce et ferme voix de notre Dieu !
  • désert de nos campagnes où chacun mène son petit bonhomme de chemin, ignorant celui qui à deux pas de chez soi, n'a personne à qui se confier, personne pour l'aider à faire ses courses ...et où Dieu se rend présent dans le frère ou la soeur qui lui ouvre son coeur au détour d'un chemin !
  • désert en soi, parce qu'on ferme les volets de ses yeux, de ses oreilles, de son coeur, et qu'on chante sur tous les tons, à qui veut l'entendre : la messe, les sacrements - chose étonnante surtout celui du Pardon - c'est terminé, c'était pour nous tenir tranquilles quand nous étions enfants et où, subitement, on ne sait par quelle alchimie, une veilleuse s'éclaire et, discrètement, très discrètement, là, tout au fond , derrrière le dernier pillier, nous fait tordre et tendre le cou pour voir le merveilleux mystère !
 Il vint dans toute la région du Jourdain,
proclamant un baptême de conversion
en vue du pardon des péchés,

 

comme il est écrit au livre des oracles du prophète Ésaïe:
Une voix crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
 
Écoutons :
  • " Préparez le chemin du Seigneur"  Entendons-nous vraiment ce qui nous est dit là ?
  • Préparez, c'est-à-dire, si nous voulons accueillir ce Seigneur, dans nos vies, un peu plus, cette année, nous sommes invités à prendre les moyens de cet accueil. Certes le Seigneur vient dans la crèche, vient dans nos coeurs mais trouvera-t-il de la place dans nos coeurs encombrés de festins à préparer, de cadeaux à empaqueter, de paillettes ...
  • Les chemins : Lui permettrons-nous un accès simple et facile, pour qu'Il puisse ÉTABLIR SA DEMEURE CHEZ NOUS ? ou allons-nous tenter - en vain d'ailleurs, car, à Son heure, Il saura se frayer un passage - de fermer toutes les issues, de placer des tapis, des pierres  voire SA CROIX future (celle de nos refus) sur lesquels Il trébuchera et son avènement sera ralenti ?
  • Du Seigneur : il ne s'agit pas de n'importe quel chemin mais du chemin DU SEIGNEUR Celui de qui nous tenons TOUT ! Frères, Soeurs, réveillons-nous, le Seigneur est proche, Il est à notre porte, Il frappe discrètement, Lui permettrons-nous d'entrer et d'établir Sa demeure en nos coeurs ?

 
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées;
les passages tortueux seront redressés,
 les chemins rocailleux aplanis;
 
"C'est là l'oeuvre du Seigneur ! Une merveille à nos yaux !" Il comble les ravins de nos vacuités, Il prend les moyens, sans nous humilier d'abaisser nos montagnes d'orgueil, de suffisance, Il redresse nos contours et détours, Il aplanit nos chemins en nids de poules , Il nous remplit de la joie de Sa Présence, Il réchauffe nos coeurs attiédis, Il donne du goût à nos vies sans saveur, Il nous renouvelle, si nous ouvrons la porte de notre coeur...
 


C'est alors que nous voyons, que nous expérimentons  " le Salut de Dieu". A Zachée qui lui ouvre sa maison, qui, en Le voyant se découvre sale et mal vêtu - il n'a pas le vêtement de noce au moment de la rencontre ! - à ce Zachée-là (chacun de nous !) Jésus dit :" Aujourd'hui, le Salut est entré dans cette maison."
 Souhaitons-nous ce bonheur aux uns et aux autres et, fermons bien notre porte pour qu'Il y demeure ! Amen !

et tous verront le salut de Dieu.
 (Luc  3)

L'Ermite

"Le désert est une épreuve,
il est la preuve que nous valons plus,

 
que nous désirons mieux
que tout ce bric-àbrac d'illusions, de mensonges,
et de faux-fuyants
dont s'encombrent nos vies
et pour lequel nous dépensons
tant d'énergies vaines et coûteuses.
Le désert : c'est "bas les masques"."

Paul Baudiquey

samedi 1 décembre 2012

PAGE 247 : RESTEZ EVEILLES

 PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT 2012 - 2013

"Être veilleurs, c'est accepter de témoigner
qu'une lumière peut se lever."

P.Benoît GSCHWIND


 Il y aura des signes dans le soleil,
 la lune et les étoiles, 
et sur la terre
les nations seront dans l'angoisse, 
épouvantées
par le fracas de la mer
et son agitation,  
tandis que les hommes mourront de frayeur 
dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde; 
car les puissances des cieux seront ébranlées.  
 
 
 
 
Alors, ils verront
le Fils de l'homme venir 
entouré d'une nuée 
dans la plénitude de la puissance
et de la gloire. 
 " Quand ces événements commenceront à se produire, 
redressez-vous et relevez la tête, 
car votre délivrance est proche. "


" Tenez-vous sur vos gardes, 
de crainte que vos cœurs ne s'alourdissent 
dans l'ivresse, les beuveries et les soucis de la vie, 
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste,  
comme un filet; 
car il s'abattra sur tous ceux 
qui se trouvent sur la face de la terre entière.
 
"Tenez-vous sur vos gardes" il s'agit d'un appel à rester éveillés en tout temps. Viendra sans doute ce moment tourmenté décrit une nouvelle fois en termes apocalyptiques, mais Jésus nous invite essentiellement, quels que soient les temps, à demeurer stables, fermes dans la foi, sereins et abandonnés. A quoi sert de se tourmenter ? Pourquoi se tourmenter ? Ne sommes nous pas dans les mains, plus encore dans le coeur d'un Père qui nous aime ? L'essentiel n'est-il pas de rester en éveil, de tenir dans la prière afin d'être vraiment, afin de garder notre coeur ouvert pour accueillir le Seigneur qui vient :
 
- aujourd'hui, à Noël, où nous pourrons nous émerveiller et rendre grâce devant cet Enfant-Dieu qui descend en notre monde, qui n'hésite pas à quitter, pour un temps, le sein du Père, pour manifester aux hommes de tous les temps l' insondable amour du Père !
 
- demain, quand l'heure de la Rencontre sonnera pour nous, afin d'être en situation d'éveil, le coeur ouvert et l'âme en paix, pour entrer joyeusement dans ce monde de l'amour et de la miséricorde.
 
- à la fin des temps, si c'est notre cas, pour être happés par l'amour qui est Dieu. 

Pourquoi craindre ? Pourquoi chercher une réponse auprès des mystificateurs qui ne manquent pas ? Nous savons, parce que Jésus nous le dit, que Lui-même, en tant que Fils, ne connaît pas cette heure. Ne perdons pas notre temps à consulter les faux prophètes, cela a d'ailleurs un coût... Soyons simplement des personnes qui attendent, sereinement, mais activement, d'entrer dans l'Amour.

 
Mais restez éveillés 
dans une prière de tous les instants 
pour être jugés dignes d'échapper 
à tous ces événements à venir 
et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme.

Je me permets d'emprunter au P.GSCHWIND, les quelques lignes que voici dans le cas où certains ne
s'y seraient pas arrêtés ou ne recevraient pas "Prions en Église" :
 
" Restez fidèles et éveillés en tout temps!"L'heure est à endosser l'habit du veilleur. 
 
- Être veilleurs c'est accepter de ne pas laisser tomber les bras quand vient la nuit et de témoigner qu'une lumière peut se lever sur le peuple qui marchait dans les ténèbres.
 
- Être veilleurs c'est dire aux dormeurs comme aux insomniaques, à ceux qui attendent comme à ceux qui n'attendent rien, qu'un autre temps arrive.
 
- Être veilleurs, c'est être témoins du temps qui passe, appelés à dire toute notre espérance en celui qui vient et qui fait toutes choses nouvelles"

Rester éveillés et se tenir debout voilà deux grands axes pour entrer dans ce temps de l'Avent :
 
  • Rester éveillés pour ne pas manquer les rendez-vous avec Notre Seigneur et Maître. Rester éveillés, c'est attendre quelqu'un ou quelque chose. Nous, les croyants, nous savons QUI nous attendons, et Celui que nous attendons illumine notre vie et, cela, chaque fois un peu plus, à chaque rencontre. La rencontre est toujours nouvelle parce que "renouvelée", nous ne sommes plus les mêmes et l'Esprit nous entraîne vers de nouveaux horizons, de nouvelles découvertes Soyons des personnes en attente, des personnes qui vivent dans l'Espérance, des personnes entièrement tendues, physiquement tendues vers la Lumière. L'attente nous féconde, la possession nous tue !
 
  • Nous tenir debout, tendus de tout notre être , le visage tourné vers la Lumière qui vient et ne cesse d'advenir en nos vies et dans le monde. Assis,allongés, nous nous endormons vite, DEBOUT est une attitude d'éveil, une attitude, d'écoute, de tension vers... DEBOUT, tous les sens sont en éveil, ils tentent de capter le moindre indice de changement, de nouveauté ! Se tenir DEBOUT c'est être tournés ver l'a-venir, on ne tourne pas le dos à Celui qui vient , on tend vers Lui ses bras pourLe recevoir, pour L'accueillir, pour L'aimer se laisser aimer. Demeurons DEBOUT ! Demeurons en Éveil pour accueillir vraiment Celui qui vient nous sauver.
Viens Seigneur Jésus, nous t'espérons !




(Luc  21)
 

l'Ermite