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jeudi 31 mai 2012

PAGE 220 : PERE SAINT


PERE SAINT

 SEPTIEME DIMANCHE DE PÂQUES

Jean 17, 11b-19



Père saint,
Garde mes disciples dans la fidélité à Ton Nom
Que tu  m’as donné en partage,
Pour qu’ils soient un comme nous-mêmes



Le moment est solennel, Jésus prépare ses disciples à son départ, ici, dans cette prière sacerdotale Jésus s’adresse à son Père et Lui demande de les garder dans la fidélité à son Nom. A la révélation que Dieu a faite de son Nom dans l’Ancien Testament :

Dieu dit encore à Moïse:
"Tu parleras ainsi aux enfants d'Israël:
le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob,
m'envoie vers vous.
C'est là mon nom pour l'éternité;
c'est là mon souvenir de génération en génération.
(Exode 3,15)

 correspond, dans le Nouveau Testament la Révélation par laquelle Jésus a fait connaître à ses disciples le NOM de Son PERE. En se manifestant lui-même comme le Fils, il révèle que le Père est le nom qui exprime le plus profondément l’être de Dieu. Ce Père, dont le Fils est Jésus

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit:
" Je te bénis, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux prudents,
et les as révélées aux simples.
Oui, Père, car tel fut ton bon plaisir.
Toutes choses m'ont été remises par mon Père;
et personne ne connaît le Fils,
si ce n'est le Père,
et personne ne connaît le Père,
si ce n'est le Fils,
et celui à qui le Fils aura bien voulu le révéler.
 (Matthieu 11)

 étend aussi sa paternité sur tous ceux qui croient en Son Fils.

Jésus lui dit:
"Ne me touchez point,
car je ne suis pas encore remonté vers mon Père.
Mais allez à mes  frères, et dites-leur:
Je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu, et votre Dieu."
(Jean 20)

 Dieu EST PERE, NOTRE PERE ! Et c’est le cœur du Message de Jésus durant sa vie terrestre et dans son Testament, - cette prière sacerdotale - c’est aussi son souci ! Jésus ne désire rien d’autre pour ses apôtres et pour chacun de nous, à savoir : que nous soyons des filles et des fils pour ce Dieu-Père qui s’est fait proche en nous donnant son Fils ! Dieu-Père a livré Son Unique pour nous permettre de percevoir à quel point nous sommes aimés et le Fils, Jésus, a consenti, pour nous révéler Dieu-Père.
 Dès lors, comment pourrions-nous avoir peur d’un Dieu qui est  Père ? Même si certains peuvent avoir une expérience dénaturée de la paternité, ils savent que c’est une image faussée, ils ne peuvent l’attribuer à Dieu, c’est impossible ! Nous savons tous ce que recouvre cette réalité et nous savons tous, qu’en tant que Dieu, Celui-ci ne peut être autrement qu’un Père digne de ce NOM ! Permettons-nous de nous conduire en filles et fils, laissons tomber nos défenses, comme des enfants qui se savent aimés, jetons-nous dans les bras de NOTRE PERE et, si la vie nous blesse, soyons dans la confiance, ne craignons pas de L’appeler, Il nous accueillera, et comme le dit Jésus, « nous protégera ».

 Lorsque j'étais avec eux,
je les gardais dans la fidélité à Ton Nom
que tu m'as donné;
je les ai protégés et aucun d'eux ne s'est perdu,
sinon le fils de perdition,
en sorte que l'Écriture soit accomplie.


Maintenant je vais à toi
et je dis ces paroles dans le monde
pour qu'ils aient en eux ma joie dans sa plénitude.
 La joie est un fruit de l’Esprit (Gal 5) et une note caractéristique du Royaume (Rom14,17). Il s’agit de la joie spirituelle des croyants qui, même dans l’épreuve sont des exemples (1 Th1,6)  qui par leur générosité joyeuse, par leur perfection, par leur union, par leur docilité et leur fidélité à la vérité sont maintenant et seront au Jour du Seigneur la Joie de leurs apôtres..
 Quelle est, en effet, notre espérance,
notre joie, notre couronne de gloire?
N'est-ce pas vous qui l'êtes,
devant notre Seigneur Jésus,
pour le jour de son avènement?
(1Thessaloniciens 2,19)

Je leur ai donné ta parole
et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde,
comme je ne suis pas du monde.
Je ne te demande pas de les ôter du monde,
mais de les garder du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde
comme je ne suis pas du monde.
« Jésus était dans le monde et le monde fut par Lui et le monde ne l’a pas connu » (Jn 1,10) Jésus n’est pas du monde et son Royaume non plus ; c’est de Dieu, et non du Prince de ce monde que Jésus tient sa puissance, le Prince de ce monde n’a aucun pouvoir sur Lui. Le Chrétien est dans la même situation que Jésus : il n’est pas, et ne peut pas être du monde, il doit faire des choix. Le chrétien est appelé, par son baptême, à être et devenir toujours plus, ce levain dans la pâte. Jésus ne prie pas le Père de retirer les apôtres du monde, ni le chrétien dans leur sillage, mais « de les garder du mauvais ». Nous sommes invités à vivre au cœur du monde tout en nous gardant de l’esprit du monde, de ce qui est mauvais ou moins bon.

 Pour moi, Dieu me garde de me glorifier,
si ce n'est dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ,
par qui le monde est crucifié pour moi,
comme je le suis pour le monde ! 
(Galates 6)

 Voilà comment St Paul envisage sa relation au monde, voilà comment nous sommes invités à vivre pour garder la joie et la paix du cœur.
Consacre-les par la vérité :
TA Parole est vérité
Comme tu m'as envoyé dans le monde,
je les envoie dans le monde.
Et pour eux je me consacre moi-même,
afin qu'ils soient eux aussi consacrés par la vérité.
Ta Parole est vérité

Consacre-les par la Vérité …et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés par la Vérité, Ta Parole est Vérité ! Or, LA PAROLE du Père, c’est Jésus Lui-même (Jn 1) qui a pris chair de notre chair pour nous révéler le seul Nom du Dieu vivant et vrai : Abba ! Père ! : " Abba, Père, tout t’ est possible,  (Marc 14) La Vérité ? C’est encore Jésus ! Ne nous dit-Il pas : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! Être consacré par la Vérité ne serait-ce pas être mis à part, comme fille et fils ? Mais « mis à part » ne signifie pas être en soi mieux que quiconque mais être appelé à devenir « conforme » au projet du Père comme le Fils, Jésus l’est devenu, pour nous entraîner, en nous montrant le chemin ?

afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection,
d'être admis à la communion de ses souffrances,
en lui devenant conforme dans sa mort,
pour parvenir, si je le puis, à la résurrection des morts.
(Philippiens 3)

 Être consacré dans la vérité ce serait dès lors se laisser façonner par l’Amour qui est Père pour devenir ce que nous sommes en puissance, un autre Christ ! C’est le chemin emprunté par le Christ, c’est la voie étroite qui nous est proposée !
 L’Ermite

samedi 12 mai 2012

PAGE 219 : AFIN QUE MA JOIE SOIT EN VOUS


CINQUIÈME DIMANCHE APRÈS PÂQUES

Jean 15

 Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés; 
demeurez dans mon amour.
  Si vous observez mes commandements, 
vous demeurerez dans mon amour, 
comme, en observant les commandements de mon Père,
 je demeure dans son amour. " 
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous 
et que votre joie soit parfaite.



Je présente ce passage de l’Évangile en quatre séquences. Une fois encore il faudrait approfondir chaque verset, or je ne tiens pas à vous lasser. Le but de ce blog, au moins pour cette année, est de nous éveiller et de nous donner envie de creuser toujours plus cette Parole vivante et vraie et de nous en nourrir.

Il serait préférable de lire ce premier verset ainsi :"De l'amour dont le Père m'a aimé, je vous ai aimés". Cette traduction, plus juste, nous révèle qu'il s'agit du même amour ! Comment en serait-il autrement, Jésus ne nous dit-il pas, souvent :

"Croyez à mes œuvres: 
afin que vous  sachiez et reconnaissiez 
que le Père est en moi, 
et que je suis dans le Père." 
(Jean  10)

"Les paroles que je vous dis, 
je ne les  dis pas de moi-même: 
le Père qui demeure en moi 
fait lui-même ces œuvres."
 (Jean  14)

L'union du Père et du Fils est totale et parfaite, l'Amour du Fils pour l'humanité c'est le même que celui du Père pour le Fils unique  : rien de moins ! NOUS SOMMES AIMES DU MÊME AMOUR ! C'est tellement grand, tellement hors du commun qu'il nous est difficile de le réaliser ! Si nous avions une infime conscience de cela, à n'en pas douter, nous serions dans une allégresse telle, que nos contemporains, qui n'ont pas la chance et, surtout la grâce de se plonger dans cet amour, nous renverrait ce que les contemporains des apôtres disaient d'eux après la Pentecôte :

" Ils sont pleins de vin doux. "
 (Actes  2)

Ne nous étonnons pas dès lors si Jésus conclut cette séquence par ce verset :
 
"Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous 
et que votre joie soit parfaite."


Et Jésus sait de quoi Il parle, souvenons-nous de son Baptême, les cieux s'ouvrent, la voix du Père se fait entendre, et que dit-elle ? :

" Celui-ci est mon Fils bien-aimé, 
en qui j'ai mis toute ma joie.  
(Matthieu  3)

Nous sommes loin, très très loin de ce Dieu rébarbatif , Père fouettard  et j'en passe, qui punit nos écarts ! Soyons absolument certains que Dieu NE PUNIT PAS, c'est nous qui nous punissons comme le fit le fils prodigue ... je passe, nous aurons sûrement l'occasion d'y revenir ! Dieu veut notre bonheur, le vrai, Dieu nous veut HEUREUX ! Savons-nous combien de fois la joie est citée dans l’Écriture ? 359 fois !


 "Et nous vous écrivons ces choses,
afin que votre joie soit complète."
(1Jean 1)


 "Vous l'aimez sans l'avoir jamais vu;
vous croyez en lui, bien que maintenant encore vous ne le voyiez pas;
et vous tressaillez d'une joie ineffable,"
(1Pierre  1)
 
" Puis tout le peuple monta après lui.
Le peuple jouait de la flûte et se livrait à une grande joie;
la terre se fendait au bruit de leurs clameurs."
(1Rois  1)


"Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur,
 en recevant la parole
au milieu de beaucoup de tribulations
avec la joie de l'Esprit-Saint,"
(1Thessaloniciens  1)


"il se couvrira de fleurs et tressaillira,
il poussera des cris de joie."
(Isaïe  35)

Promis, j'arrête, je ne recopierai pas les 359 citations bibliques qui évoquent la joie ! Une joie qui qui ne supprime pas l'épreuve, mais cette joie profonde, sereine de celui qui se sait aimé et qui sait d'une certitude de foi absolue que dans la main du Seigneur IL NE CRAINT RIEN !
 " Même si je marche dans un ravin d'ombre et de mort,
 je ne crains aucun mal,
 car tu es avec moi;
 ton bâton, ton appui, voilà qui me rassure.

 Devant moi tu dresses une table, 
face à mes adversaires. 
Tu parfumes d'huile ma tête, 
ma coupe est enivrante.

 Oui, bonheur et fidélité me poursuivent 
tous les jours de ma vie, 
et je reviendrai à la maison du Seigneur,
 pour de longs jours."
 (Psaume  23)


Ce ne sont pas que des mots, c'est la réalité ! Même dans nos épreuves Dieu, Père et Fils et Esprit Saint est là ! Cela ne vous renverse-t-il pas de vous savoir aimé de la sorte par Dieu le Père, en son Fils Jésus-Christ, dans l'Esprit qui nous anime ? N'ayons pas peur, nous sommes précieux pour Dieu ...

Nous comprenons dès lors qu'il est impossible que nous arrêtions cet amour à nous seuls pour le savourer et nous en délecter... Jésus continue sa logique avec, maintenant un ton plus impératif :

"Voici mon commandement: 
aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés."
Cet amour dont le Père aime le Fils et dont le Fils nous aime doit impérativement circuler  pour rejoindre les frères qui ne Le connaissent pas, qui ne savent pas jusqu'où ils sont aimés, à quel point ils sont aimés. Les frères du monde entier, cela ce n'est pas trop difficile, mais le prochain, le frère qui est là, à côté de moi, qui grignote ma place au soleil, qui me regarde d'un "sale œil", qui, paraît-il, fait exprès de déposer ses ordures devant ma fenêtre ...celui-là bien concret ! Et Jésus précise :

"Nul n'a d'amour plus grand 
que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu'il aime.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande."

Je vous l'accorde, ce n'est pas si simple que cela, mais être "amis de Jésus" c'est à ce prix ! C'est la dureté de nos cœurs et de nos têtes qui, par amour, a conduit Jésus à la croix. L'amour, le vrai, est crucifiant ! Il exige que nous serrions souvent les dents, que nous fermions, bien serrée, la main dans notre poche pour maîtriser nos paroles qui pourraient devenir désagréables et blessantes . 

Je me souviens de ce prêtre, digne émule du Saint curé d'Ars, devenu Curé d'Ars lui-même, il avait, pour écharde, une organiste terrible, un dragon ! Il prenait tellement sur lui pour ne jamais perdre son sang froid et rester dans l'amour qu'il sombrait dans des crises de foie horribles ! Quand il avait une crise de foie terrible nous ne tardions pas à apprendre que Mlle X l'avait une nouvelle fois lourdement contrarié. Jamais il n'a prononcé un mot désagréable à son adresse ! Tels sont les saints qui accueillent l'amour et le communiquent !


Je ne vous appelle plus serviteurs,
 car le serviteur reste dans l'ignorance de ce que fait son maître
je vous appelle amis, 
parce que tout ce que j'ai entendu auprès de mon Père, 
je vous l'ai fait connaître.



Et l'ami, comme cette petite abeille, peut parfois être bien dérangeant ! Bien encombrant aussi !
"Seigneur appends-moi à me laisser aimer , à laisser circuler ton amour en moi pour Te permettre d'aimer à travers moi, d'abord mon prochain, puis tous les autres frères :

Christ n'a pas de mains, Il n'a que les nôtres aujourd'hui,
Christ n'a pas... c'est en passant par nous qu'Il peut manifester son amour aujourd'hui : laissons-Le passer ! demandons-Lui la grâce d'être accueillants à son amour, car tout vient de Lui, dans l'ordre de ce qui est bon, évidemment!


  Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
 c'est moi qui vous ai choisis 
et institués pour que vous alliez, 
que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure: 

si bien que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, 
il vous l'accordera.

Il n'y a pas d'autre fruit valable que l'amour ! Tout se résume dans l'amour ! Quoique que fassions, s'il n'y a pas l'amour, cela ne sert pas à grand chose ! Sans doute cela sert mon égo mais, au terme, que restera - il ??

  Ce que je vous commande, 


 c'est de vous aimer les uns les autres.

 Quand Jésus dit :" ce que je vous commande" cette expression est particulièrement solennelle; à ma connaissance, Jésus ne l'utilise que deux fois à l'adresse des disciples : après la Transfiguration et, quand il demande de nous aimer les uns les autres. C'est dire la force de cette déclaration et son importance. J'y vois comme la clef qui vérifie notre appartenance à Dieu, Père, et Fils et Esprit, notre appartenance à l’Église. Cela "signe", aussi, notre responsabilité vis à vis de frères à la foi infirme ou absente. Rappelons-nous le :   " Voyez comme ils s'aiment" de la toute première Communauté chrétienne ! 

"Seigneur, rends-nous brûlants de ton amour ! Tu es venu allumer un feu sur la terre, permets que nous devenions ce brasier !"

Je me permets de citer encore une fois Paul BAUDIQUEY :

" Donner sa vie, c'est laisser passer la Vie A TRAVERS NOUS
dans un élan qui nous dépasse
parce qu'elle vient d'une source
qui est très en amont de nous-mêmes
et qu'elle se perd dans un océan
beaucoup plus vaste que nos cœurs.
Oui, c'est bien là que sont
les vrais commencements
et de nous et de tout."

Alors, COMMENÇONS A AIMER !

                                                L'Ermite

samedi 5 mai 2012

PAGE 218 : DEMEUREZ EN MOI

CINQUIÈME DIMANCHE APRÈS PÂQUES
Jean 15, 1-8

Comme un certain nombre de passages de l'évangile offerts à notre méditation, celui-ci est d'une densité telle qu'il faudrait s'arrêter sur chaque incise, chaque mot, un livre ne suffirait pas pour en extraire l'essence. Je mets en italique les versets que je retiens pour ce dimanche...peut-être resterez-vous sur votre faim. J'ose dire "tant mieux". Cette faim vous poussera à vous recueillir pour aller plus loin et, peut-être me partager vos propres inspirations ! Puissions-nous dévorer cette Parole de Dieu comme il était ordonné au Prophète, au chapitre 3 d’Ézéchiel  :

"Et il me dit: "Fils de l'homme,
 ce que tu trouves devant toi, 
mange-le ; mange ce livre;
 puis va, parle à la maison d' Israël." 
J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce livre; 
et il me dit:
  "Fils de l'homme, repais ton ventre 

et remplis tes entrailles de ce livre que je te donne.
" Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel.
 Et il me dit: 
"Fils de l'homme,va vers la maison d'Israël, 
et tu leur diras mes paroles."

 " Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron.


Le décor est planté : Jésus est la vraie vigne. Qui dit vigne dit cep, sarment, feuilles et fruits, racines aussi. Si Jésus est la vigne c'est Lui qui véhicule et transmet la sève qui donne la vie et la communique aux sarments, feuilles et fruits Le cep puise ses ressources vitales dans la terre, grâce à ses racines , Le Cep-Jésus, les puise dans Sa Terre, à savoir,  le sein du Père d'où Il vient, en qui Il est, et en qui Il retourne sans jamais L'avoir quitté d'ailleurs: mystère de l'Incarnation.

" Le Père et Moi nous sommes UN"
Jn 17 

 le Fils ne peut rien faire de lui-même, 
mais  seulement ce qu'il voit faire au Père; 
et tout ce que fait le Père, le Fils aussi le fait  pareillement.
 Jean 5

Le "Cep-Jésus" nous inocule, si j'ose, cette puissance de vie qu'Il véhicule ! Le Fils du Père ne garde rien pour Lui, pas d'écluse à ouvrir et fermer, Il est entièrement Don du Père à l'humanité et donne tout ce qu'Il reçoit au sein de la Trinité Sainte. Ce qu'Il donne et ce qu'Il reçoit, c'est "l'Amour" cette Troisième personne que nous définissons comme l'Esprit Saint ! S'il n'y a pas d'écluse, côté Don et Donateur de Vie, il est difficile d'affirmer que cette "sève d'Amour"peut circuler librement, fluidement, dans les sarments tarabiscotés que nous sommes. Nous sommes en effet ces sarments dont il sera question plus loin, sarments noueux et noués souvent, où la sève doit circuler, ralentie par les circonvolutions de ses "branchettes" aussi fines que noueuses !
Le Père, nous dit Jésus, est le Vigneron. Comme tout vigneron, Il aime sa vigne, souvenons-nous de l'éloge de la vigne chez Isaïe notamment :
 Je vais chanter pour mon bien-aimé 
le chant de mon bien-aimé au sujet de sa vigne. 
Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile.
 Il en remua le sol, il en ôta les pierres,
 il la planta de ceps exquis. 
Il bâtit une tour au milieu, 
et il y creusa aussi un pressoir. 
Il attendait qu'elle donnât des raisins, 
mais elle donna du verjus.  
Isaïe  5

Le Père aime tellement sa vigne, qu'Il souhaite en extraire le meilleur des "jus" pour cela il nettoie le sol, les sarments aussi :


Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, 
il l'enlève,
et tout sarment qui porte du fruit, 
il l'émonde, 
afin qu'il en porte davantage encore.


Le Père veut nous permettre de donner le meilleur suc de soi-même, ce "jus" doux et fort qui revigore les frères et les propulse ! Quand le vigneron taille sa vigne il retire tout les bois secs, les surgeons parasites, les brindilles, pour donner force et dynamique aux sarments généreux. Notre Père n'agit  pas autrement: quand Il taille dans le vif, c'est pour assurer une meilleure cuvée, le verjus ne l’intéresse pas, Il souhaite extraire le "nectar" de chacun d'entre nous ! C'est tout le sens de cette succession de purifications auxquelles les sarments que nous sommes, doivent consentir pour porter ce fruit doré susceptible de répondre à l'Espérance du "Père-Vigneron"!

Déjà vous êtes émondés par la parole que je vous ai dite.

 

  Demeurez en moi comme je demeure en vous !


De même que le sarment, 
s'il ne demeure sur la vigne, 
ne peut de lui-même porter du fruit,
 ainsi vous non plus 
si vous ne demeurez en moi.
Je suis la vigne, vous êtes les sarments
celui qui demeure en moi 
et en qui je demeure,
 celui-là portera du fruit en abondance car,en dehors de moi, 
vous ne pouvez rien faire.


Demeurez en Moi ! Que veut nous dire Jésus ici ? La suite de ce passage ne manque pas de tenter de nous le faire comprendre. En nous demandant de "demeurer" Jésus nous convie à rester "branché" (aujourd'hui cette expression n'est-elle pas sur valorisée ? Être branché ! Rester branché ! nous entendons cela constamment!). Rester branché ici, c'est rester lié, relié, "connecté",c'est éliminer toutes les scories, tous les menus et, à fortiori, gros obstacles, qui ralentissent la circulation de la sève, donc de la grâce qui nous fait vivre, nous éclaire, nous inspire ... Rester branché, c'est être en état d'éveil constant, être à l'écoute, voire, à l'affût du moindre souffle de la grâce pour l'accueillir et la communiquer. En effet tout ce qui nous est donné, l'est pour être transmis, selon notre grâce propre, comme l'écrit St Paul au Ch 12 de sa 1ère Lettre aux Corinthiens :

 Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres,
 chacun pour sa part. 
Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, 
secondement des prophètes, 
troisièmement des docteurs, 
ensuite ceux qui ont les dons {de faire des miracles,} 
de guérir, d'assister, de gouverner, 
de parler diverses langues. 
Tous sont-ils apôtres? Tous prophètes? 
Tous docteurs?  Tous thaumaturges? 
Tous ont-ils les grâces de guérison? Tous parlent-ils des langues? 
Tous interprètent-ils?
Aspirez aux dons supérieurs. 
Aussi bien je vais vous montrer une voie excellente entre toutes. 
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, 
si je n'ai pas la charité,
je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit... 

Si nous sommes le corps du Christ, et nous le sommes, nous sommes invités à DEMEURER, à rester branché sur la Tête, le Cep-Jésus et, alors, chacun selon le Don du Père, donnera ce"jus"vivifiant et vivificateur !


Demandons cette grâce les uns pour les autres et nous porterons beaucoup de fruit et un fruit qui DEMEURE !


 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, 
il est jeté dehors comme le sarment,
 il se dessèche, puis on les ramasse, 
on les jette au feu et ils brûlent.
  Si vous demeurez en moi 
et que  mes paroles demeurent en vous, 
vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera. 
Ce qui glorifie mon Père, 
c'est que vous portiez du fruit en abondance 
et que vous soyez pour moi des disciples. 

l'Ermite